Le gang du Chiruran touché au cœur

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Sortez les sabres, le gang revient dans Chiruran. Mangetsu apporte le cinquième tome des aventures du Miburôshi Gumi, le plus célèbre groupe de samouraïs devenu une milice. Encore à ses débuts, des scissions commencent pourtant à apparaître.

Dans le tome précédent, les membres du Miburôshi Gumi étaient attaqués par un redoutable assaillant dont les talents au sabre stupéfient le groupe. Toshizô Hijikata vient de l’identifier et n’en croit pas ses yeux : c’est une jeune occidentale complètement perdue. Pendant ce temps, Hajime Saito est aussi confronté à une attaque surprise. Les autres bretteurs réalisent que seule la présence d’un traître peut expliquer le succès des différentes attaques. Qui oserait trahir le groupe ?

Des combattants inattendus

Des ennemis gothique dans Chiruran

Ce résumé montre bien le style de Chiruran : un récit de sabre et d’équipe autour du Miburôshi Gumi. Le lecteur prend plaisir à se fondre dans un manga de genre. Des luttes de nuit devant des maisons traditionnelles nous replongent dans des films ou d’autres manga. On découvre la terrible attaque secrète du scorpion venimeux et on vibre lors des combats de sabre très bien illustrés par Shinya Umemura.

Cependant, le Miburôshi Gumi n’est pas un groupe de samouraïs comme Keiji. Chiruran raconte une guerre des milices. Ce n’est simplement qu’un détail mais ce choix est au cœur du récit introduisant de la surprise dans les combats. Les miliciens ne respectent pas le code de l’honneur et tout est donc possible. Un combat à mort est interrompu par un sac de pisse de cheval. Ils ont certes une morale mais chacun se la construit en fonction de son passé et de son présent tandis que leur ennemi est prêt à tout pour le pouvoir. Ces jeunes combattants passent autant de temps à se chamailler qu’à préparer des plans de conquête. De plus, on ne peut leur faire confiance et, avec la présence d’un traître, chacun se soupçonne. Le scénariste Eiji Hashimoto alterne la gravité et la comédie. Ce cinquième tome présente une lutte fratricide et se clôt par un drame.

Entre shonen et récit historique

Chiruran rappelle aussi les manga de sport. Le Miburôshi Gumi veut dépasser les autres gangs et chacun de ses membres apprend à se surpasser. Eisaburô a progressé en comprenant ses limites et Hajime utilise le pommeau d’un sabre pour détourner une attaque. Le dessinateur Shinya Umemura est plus proche du shonen que d’un manga historique. Les tenues de combattants sont improbables mais sépare aussi les camps. Les miliciens du Miburôshi Gumi ont des styles remarquables alors qu’un méchant a la dentition et la cape d’un vampire. De plus, certains jeunes rient de la mort et se moquent sans arrêt des autres. Un autre veut venger son père.

Des querelles internes

Ce mélange de sport et d’histoire dans Chiruran se retrouve dans les tensions entre les membres du gang. Chacun suit un chef mais se questionne sur sa place. Toshizô se révèle autant un soldat dur que comme une lame qu’un ado attendri par le visage d’une jeune fille. La quête de liberté est au cœur du Miburôshi Gumi, groupe voulant s’émanciper des autorités. Koto est prisonnière de ses engagements avec un clan de tueurs. Cependant, les dialogues manquent de qualité et de l’originalité qui feraient de Chiruran un titre mémorable.

Par ce cinquième tome, Chiruran obtient un nouveau dan dans l’échelle du combat. A la suite d’un drame, le Miburôshi Gumi prend de la profondeur. La trahison devient un nouvel élément d’unité alors qu’un gang rival, Shinsen Gumi, s’affirme et que des combattants indépendants sont une autre menace. De futurs combats à venir ?

Vous pouvez trouver sur ce lien la chronique du premier tome et sur un autre manga historique de l’éditeur, Le mandala de feu.