Dans la peau d’un maton par Arthur Frayer – La critique

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Couverture

Dans la peau d’un maton est un livre écrit par Arthur Frayer sorti en mars 2011.

Un journaliste passionné

Tout le monde le sait, l’accueil des journalistes dans les prisons françaises est très contrôlé. Ils n’ont accès qu’à une façade, qu’à ce que l’administration veut bien leur laisser voir : des cellules nettoyées, pas trop remplies, des moments calmes, etc. Mais que se passe-t-il que les caméras ne peuvent apercevoir ? C’est la question à laquelle le journaliste Arthur Frayer tente de répondre dans son livre Dans la peau d’un maton. Sachant qu’il ne pourrait jamais étudier la question en profondeur en brandissant sa carte de journaliste, il a réussi le concours de l’Ecole nationale de l’Administration pénitentiaire et est devenu surveillant pénitentiaire afin de découvrir le monde carcéral de l’intérieur.

Un carnet de bord atypique

Son livre retrace ainsi plusieurs mois de stage à Fleury-Mérogis et Châteaudun, avant de conclure sur ses débuts en tant que surveillant pénitentiaire confirmé à la prison d’Orléans. Nous livrant son parcours dans un ordre chronologique, l’auteur nous permet de le suivre au fil de ses découvertes, allant du travail des détenus aux longues nuits des surveillants, en passant par la surpopulation carcérale ou la vie des parloirs.

“Vous n’avez pas idée de ce que vous allez voir” :

Le titre du premier chapitre résume assez bien l’expérience d’Arthur Frayer. Conscient des différents problèmes animant le monde pénitentiaire, il réalise dès le début de sa formation que ceux-ci sont plus importants que ce qu’il imaginait.

Un sujet dur traité avec humanité

A l’écriture à la fois crue, fluide et honnête, l’auteur nous confie à quel point son expérience fut éprouvante. Prisonnier de son rôle de maton, il n’hésite pas à exprimer à quel point il fut difficile pour lui de s’y tenir et à nous faire part de son admiration à l’égard de ses collègues. Plongé dans un univers où le temps, interminable, est pourtant compté à la minute près pour ces surveillants débordés, il nous explique à quel point le manque de moyens facilite la perte d’humanité. C’est d’un œil aiguisé et d’une plume à la fois sûre et épuisée qu’il nous peint le tableau détaillé des relations humaines qu’il a pu tisser dans les trois établissements dans lesquels il a exercé.

Conclusion

Ce livre est un plaisir à lire. Il est un savant mélange entre un récit humain et passionné et une fine étude journalistique sur l’univers carcéral. Une recette aussi efficace ne perdant pas de sa saveur, Arthur Frayer a employé la même méthode dans son livre Dans la peau d’un migrant sorti en octobre 2015 dont on peut penser qu’il ne peut être que meilleur !

2 COMMENTS

    • Merci beaucoup !! je suis très heureuse que la critique vous ait donné envie de lire le livre, cela fait très plaisir ! En tout cas c’est un livre vraiment très intéressant, bien écrit, fluide et qu’on ne regrette pas d’avoir lu !

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