Critique « Les Derniers Jours de Rabbit Hayes » de Anna McPartlin: une lecture légère qui fait du bien

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Roman évoquant un sujet difficile, Les Derniers Jours de Rabbit Hayes de Anna McPartlin met en lumière les éléments marquants de la vie de Rabbit Hayes, la protagoniste, avant que la maladie ne l’emporte aux cieux. 

Au cours de ce roman de 464 pages (aux éditions Le Cherche Midi), nous allons suivre les huit derniers jours de la vie de Mia Hayes, plus communément appelée Rabbit. Celle-ci souffre d’un cancer du sein qui s’est généralisé, et les médecins lui ont prédit qu’il lui restait probablement une semaine à vivre. Tou.tes ses proches le savent, le moment qu’iels redoutent depuis des années va finalement arriver. Alors durant ces huit derniers jours de vie, nous allons en apprendre plus sur la (courte) vie qu’a passé Rabbit, avant et durant la maladie. 

 

Un milieu bienveillant 

Ce que l’on retiendra avant tout de ce livre, ce sont les personnages – et ils sont plutôt nombreux. Durant notre lecture, on rencontre tous.tes les proches de Rabbit, à savoir ses deux parents, son frère et sa soeur, sa fille de douze ans, sa meilleure amie et ses enfants… sans oublier son amour de jeunesse et de toujours: Johnny. 

A vrai dire, l’importance des personnages est telle que ce sont eux-même qui rythment le livre. Le roman n’est pas découpé en chapitres mais en nombres de jours restant pour Rabbit, et chaque sous-partie est dédiée à un des personnages. Pour chaque sous-partie concernant un personnage, on en apprend davantage sur ce personnage et ses moments passés avec Rabbit à un moment donné de leur vie. 

On peut ajouter que l’auteure nous fait voyager dans le temps au cours du roman. Parfois nous nous retrouvons avec Rabbit et sa meilleure amie à vingt ans, puis la sous-partie suivante parlera de Rabbit avec sa fille dix ans plus tard, lorsqu’elle apprend sa maladie. Tout cela permet de former un puzzle qui prend forme au fur et à mesure que la lecture avance, et que l’on peut contempler de loin une fois le livre terminé. 

Ce qui est particulièrement appréciable dans ce livre, c’est que tous les personnages apportent ou ont apporté du positif dans la vie de Rabbit. Il n’y a pas de relation toxique ou de personnage malsain, cherchant à nuire à notre protagoniste. Iels sont tous.tes là pour se remémorer leurs vies en sa compagnie, et s’entraider à la voir partir. Tout cela apporte une atmosphère chaleureuse au roman malgré un thème compliqué. 

 

La peur de de mourir? 

Rabbit Hayes est atteinte d’un cancer généralisé. Elle est hospitalisée depuis un moment déjà, et sa famille passe la voir tous les jours. Evidemment, au cours du roman, nous apercevons clairement la différence entre les moments du passé où Rabbit n’était pas malade avec ceux où elle l’était déjà. C’est comme si l’histoire passait du jour à la nuit – mais une nuit étoilée. Comme dit précédemment, ce roman n’est jamais complètement négatif, bien qu’il traite du sujet qui effraie le plus l’être humain: la maladie, le chemin vers la mort. En fait, l’auteure nous propose un voyage tout en douceur pour accueillir la mort, qui finalement, fait partie de la vie. A travers le roman, on accepte indirectement le fait que la vie de quelqu’un s’arrête, même si c’est la personne qu’on aime le plus au monde. Même si la vie est injuste, nous finissons tous.tes par mourir, plus ou moins tôt, et plutôt que de s’effondrer quant à la mort de quelqu’un qu’on aime, autant se remémorer les bons moments et les garder près de nous pour toujours. 

 

Vivre ensemble la maladie 

Malgré l’état de détresse dans lequel se trouve Rabbit – que l’on peut facilement imaginer si ses jours sont comptés – ses ami.es et sa famille sont toujours près d’elle pour l’écouter et prendre soin de ses envies. Au cours de la lecture, nous avons apprécié le fait que la maladie ne soit pas vue comme un fardeau auprès des proches, mais comme un réel handicap pour la personne malade, et qu’il faut d’abord prêter attention à son bien-être à elle plutôt que de se plaindre soi-même de devoir supporter quelqu’un de malade. La maladie était bien accueillie par l’entourage de Rabbit et chacun.e essayait à sa manière de pouvoir l’aider vers son chemin vers la guérison, puis finalement son chemin vers la mort. 

Rabbit n’était pas le seul personnage malade de ce roman. Son amour d’enfance, Johnny, musicien dans un groupe de rock reconnu, fut foudroyé par la sclérose-en-plaque. Alors qu’il était de plus en plus malade, Rabbit s’occupait de lui et tenait à être présente pour l’accompagner au quotidien.

Le livre transmet avec force un message d’entraide et de solidarité pour les personnes malades au quotidien. 

 

Finalement, nous avons beaucoup aimé la fin, qui cloture probablement de la meilleure façon qu’il soit ce roman. En revanche, nous préférons vous prévenir que ce livre est assez – peut-être trop-  facile à lire et bien que les thèmes abordés soient importants et profonds, l’écriture n’est pas très entrainante, ce qui peut conduire à certaines lenteurs par moment. L’histoire raconte simplement la vie de personnes normales de notre quotidien, donc si vous désirez vous changer les esprits avec des récits plus exceptionnels et entrainants, nous vous conseillons de laisser celui-ci dans votre pile à lire en attendant le bon moment pour un roman reposant ! 

 

Alors, si cette lecture vous inspire, n’hésitez pas à faire la rencontre de Rabbit et de sa famille, qui vous accueillera à bras grands ouverts !