Critique « Americanah » d’Adichie: une bouffée d’intelligence et de réflexions

0
444

Americanah est le troisième roman de l’auteur Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Dès sa parution en 2013, le roman devient un succès immense. Adichie avait déjà savouré la reconnaissance internationale avec L’autre moitié du soleil et L’hibiscus pourpre, mais cette fois-ci, Americanah la fait monter au rang suprême. 

 

Si la biographie de Chimamanda Ngozi Adichie vous intéresse, vous pouvez cliquer juste ici

 

adichie Critique "Americanah" d'Adichie: une bouffée d'intelligence et de réflexions

 

Quatrième de couverture:

Americanah est l’histoire d’Ifemelu, une jeune nigériane vivant à Lagos, la capitale du pays. A la fin de ses années scolaires dans le secondaire, Ifemelu décide d’émigrer aux Etats-Unis pour étudier à l’université. Vivant sur la côté Est, entre Boston, New-York et Philadelphie, nous suivrons ses aventures en tant que femme Noire dans un pays où le racisme est plus que présent. D’autre part, nous suivrons également Obinze, son premier amour, qui lui décida de partir pour le Royaume-Uni, Londres plus exactement, où tout ne se passera pas comme prévu. 

 

Thématique du livre: 

Pour faire simple, Americanah est une histoire à propos du racisme ordinaire dans un pays occidental tel que les Etats-Unis. Aussi, on peut fortement imaginer que derrière le personnage d’Ifemelu se cache une part de l’auteure elle-même, qui finalement, a vécu la même histoire que son personnage. 

En arrivant aux Etats-Unis en tant qu’étudiante de sciences humaines et politiques, Ifemelu ne s’attendait pas à être regardée d’une manière étrange dans la rue. Jusqu’alors, elle n’avait jamais été préoccupée par sa couleur de peau. Seulement, aux Etats-Unis, ce n’est pas « normal » d’être noire. Et elle va très vite s’en rendre compte. 

 

Heroïne de la blogosphère: 

Le roman commence alors qu’Ifemelu est en train de se faire coiffer dans un shop spécial Afro. Plusieurs femmes africaines sont présentes, d’origines différentes. Une autre femme Nigériane, une Sénégalaise… Toutes n’ont pas la même vision des Etats-Unis et de ce que leur immigration signifie pour elles. Cette première discussion entre femmes introduit royalement le livre: l’auteure évoque avec simplicité et ruse ce qu’est le racisme ordinaire dans un pays occidental, et ce que cette dernière culture a fait rentrer dans le crâne de femmes Africaines. En effet, une des femmes pense que les Etats-Unis sont mieux que son pays d’origine, plus ouvert, plus développé etc… De son côté, Ifemelu défend le Nigéria, et les autres ne comprennent pas. Ifemelu se rend alors compte que le fait d’être Africaine ici depuis trop longtemps a réussi à faire changer les mentalités de ses dernières pour qu’elles en arrivent à elles-mêmes dénigrer leurs pays. 

De cette discussion, Ifemelu ouvrira un blog qui traitera de la race. Avant d’arriver aux Etats-Unis, elle ne savait même pas ce qu’était la notion de race, elle ne s’était jamais sentie différente. Elle n’avait jamais dû aller dans les quartiers les plus démunis pour aller se faire coiffer: aucun.e coiffeur/euse Afro dans les rues de Manhattan. 

Contre toutes ses attentes, le blog deviendra un vrai phénomène et la rendra star des réseaux. 

 

Pourquoi devons-nous lire ce livre? 

Americanah raconte avec simplicité et justesse le quotidien d’une femme Noire dans un pays dominé par les blancs. Il permet aussi de s’instruire quant à la question (différence) d’être Noir.e aux Etats-Unis lorsque l’on est natif.ve d’un pays Africain ou si l’on est Afro-Américain.e, descendant.e de l’esclavagisme. L’auteure dresse une fresque de notre ère où être une personne de couleur dans un pays de blanc.hes n’est toujours pas aussi facile qu’il semble l’être. 

Les personnes de couleurs se retrouveront dans la vie d’Ifemelu, et les blanc.hes se rendront compte de ce qu’est le racisme ordinaire, et permettra sûrement de faire réagir quant à la violence qu’il provoque pour quiconque le subit. 

 

En espérant que cela vous ai donné envie de le lire, nous vous souhaitons de belles lectures!