Du minimalisme au maximalisme : le dictat d’Instagram

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« Des goûts et des couleurs on ne discute pas », affirme l’adage latin, prônant la subjectivité totale en matière d’esthétique. Et pourtant il est évident que notre époque est constamment traversée par les évolutions dans le domaine de la mode, du design ou de l’architecture qui semblent dicter à tous et à toute les règles ultimes du bon goût. Le choix des matières, des couleurs, de l’exposition, devient un art que seuls les plus fins esprits peuvent se vanter de posséder. C’est du moins ce qui était établi avant l’arrivée d’Instagram, réseau social le plus influent dans ce domaine. Nous suivons avec intérêt des blogueurs, influenceurs et autres personnalités rendues célèbres par l’aspect populaire et accessible de cette plateforme mondiale d’Instragram.

Le minimalisme : une question de mentalité

Le minimalisme, avant d’être une philosophie de vie, est avant tout un mouvement artistique : on peut se référer au compte instagram « The minimalists » (https://www.theminimalists.com/) dans le domaine de la photographie. Dans le domaine de l’architecture et du design on peut citer « Architecture and design studio in Copenhague » (http://normcph.com/) qui font miroiter devant nos yeux des espaces aux lignes justes et raffinées. Nous avons même, pour la plupart, adopté la logique Apple, la plus épurée en matière de design technologique.

Cette tendance, caractéristique de l’esprit moderne du 21e siècle, s’impose dans le quotidien si l’on en croit les fameux clichés d’Instagram. Le minimalisme, c’est aller à l’essentiel en empruntant le chemin le plus simple et le plus épuré. Construite en réaction à la folie consommatrice du monde industriel, cette mentalité exprime un profond besoin de vrai, exprimé dans des couleurs binaires et des matériaux naturels : le blanc, le noir, le bois ou la pierre brute sont au rendez-vous. On y trouve une nécessité de simplicité basée sur la philosophie du ying et du yang, à laquelle s’ajoute ce besoin d’harmonie avec la nature.

Le portrait-type du minimaliste est à l’image de sa philosophie : faussement simple. Il (elle) est suédois, finlandais, blond et svelte, il est vegan, pratique le yoga, ne manque jamais de boire du thé servit dans une tasse blanche, assis sur son tapis blanc et noir, le tout agrémenté d’une joli plante japonaise dont personne ne connait réellement le nom. On ne peut toutefois se permettre de nier la beauté de certaines photos et les bienfaits d’une telle esthétique de vie. On citera ici par exemple le livre récemment sortit d’une instagrammeuse de grande influence : Jenny Mustard (accompagnée de son mari David), auteur de Simple Matters, oeuvre dans laquelle nous sont dictés les commandements du minimalisme : comment se sentir bien dans sa peau et dans son esprit tout en poursuivant ses rêves. Une mère de famille serait ravie d’en connaître le secret…

Le maximalisme : le charme de l’extrême

Mais trop de minimalisme tue le minimalisme. C’est une habitude maintenant de notre époque : il faut du changement, du nouveau, du percutant. Tendance naissante, en plein essor, le maximalisme met en avant l’euphorie des couleurs et des motifs, toujours plus bigarrés, axé autour de l’art et de la mode. Le maximalisme s’inscrit donc dans la logique de l’évolution des goût, propre à notre société toujours en quête de nouvelles tendances et d’extrême. Une galerie de design se démarque parmi tant d’autre : thefutureperfect (https://www.thefutureperfect.com/), qui propose une vision à la fois très moderne et extravagante de la vie quotidienne. Pour l’instant le maximalisme reste le monopole des galeries d’art ou de design et des grandes maisons de mode telles que Gucci, avec Alessandro Michele, et tarde à se propager sur la plateforme populaire instagram.

En fin de compte, on ne peut pas vraiment en être étonnés : car si le minimalisme s’adresse à une partie de la population qui n’est pas atteinte pas les basses préoccupations du quotidien, le maximalisme, quant à lui, semble réservé à ceux qui ont les moyens de se l’offrir.