Test de Saint Seiya Soldier Souls sur PS4

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Ahhhh Saint Seiya. Sous le nom des « Chevaliers du Zodiaque« , ce dessin animé a bercé mon enfance et celle de très nombreuses personnes de ma génération. Bon on ne comprenait pas toujours tout. On se demandait comment un type qui était aveugle pouvait très bien voir l’épisode d’après avant de redevenir aveugle, ou encore comment un mec privé de ses 5 sens pouvait vaincre son adversaire. Il fallait bien dire que dans Saint Seiya les sens pouvaient aller jusqu’à 7, voire 8. A l’époque, on rêvait de bons jeux vidéo sur les séries de notre enfance. Et encore aujourd’hui, les jeux Dragon Ball Z, autre animé star de l’époque, se vendent très bien ! On a eu d’excellents jeux DBZ, malheureusement, pour Saint Seiya, on attend encore le miracle. Il faut bien dire que depuis la sortie du premier jeu Saint Seiya sur PS2 (non je n’évoquerai pas celui sur NES) les jeux de la licence ont oscillé entre « daubesques » et à peine corrects. D’ailleurs, il a fallu attendre quand même 2015 pour qu’un jeu, Saint Seiya Soldier Souls, propose enfin d’explorer tous les arcs de la saga jusqu’à Hadès.Il en aura fallu du temps pour avoir ce minimum syndical, mais pouvons-nous le considérer malgré tout comme LE jeu Saint Seiya tant attendu ?

Un gameplay assez aléatoire

Versus fighting avec enchaînements « mou du genou », sorte de beat’em all original mais quand même un peu raté, combats dans des arènes, on a eu un peu de tout pour les divers jeux de la licence. Cette fois, on retiendra les combats dans des arènes horribles parce que Saint Seiya Soldier Souls n’est qu’une sorte de version 2.0 de Brave Soldiers. Oui, même dans le titre, Dimps ne s’est pas embêté outre mesure. Les combats sont bel et bien au premier contact assez frustrants, nous perdant parfois avec sa caméra assez mal positionnée, mais surtout nous mettant en face d’un aléatoire assez rageant. L’IA enchaîne sans problème et il faut connaître ses moindres mouvements par cœur pour réussir à anticiper et pouvoir riposter. On peut toutefois lancer des attaques spéciales type météores de Pégase qui ne consomment presque pas de cosmos. Du coup, l’IA en use et en abuse et on se fait parfois spammer par des attaques à distance assez peu évitables. Je n’ose même pas imaginer ce que cela soit donner en ligne, surtout que l’équilibrage des perso est une catastrophe. Certains enchaînent sans problème pendant que d’autres ont des attaques spéciales inefficaces au possible et des enchaînements frisants l’incompétence. Vous aimez le chevalier d’or de votre signe astrologique ? Je plains ceux qui, comme moi, ont la douleur d’être Cancer. En effet, je vous souhaite bien du courage si vous espérez gagner un quelconque combat avec lui. Si vous êtes Lion, pas de problème, vous régnerez sur le monde ! Heureusement, le système de combat a au moins le mérite d’être dynamique, et il devient même assez plaisant quand on finit par anticiper tous les mouvements de l’IA qui sont au final assez prévisible. En somme système de combat pas forcément mauvais mais très peu accessible.

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Courage, les cancer…

Quoi de neuf chez l’Athéna japonaise ?

Au final pas énormément de choses. La grosse nouveauté est l’apparition de l’arc Asgard attendu par les fans depuis les jeux PS2. De ce fait, on a enfin un jeu qui est assez exhaustif et visite enfin tous les arcs majeurs de Saint Seiya. Il était temps. Par contre, cela pose un léger problème. Le mode histoire (pardon, Légende du cosmos) est assez redondant. En effet, ça fait 6 jeux qu’on se mange le sanctuaire à toutes les sauces. Si, comme moi, vous connaissez en plus l’anime, vous devez forcément en avoir légèrement marre de voir constamment la même histoire présentée avec des cinématiques faites avec le moteur du jeu et des dialogues qui ne traduisent pas la portée de l’histoire originale. Asgard n’échappe pas à la règle, on est content de retrouver les guerriers divins jouables, mais l’histoire ne sera qu’un petit ajout au final assez oubliable. On a aussi l’apparition des chevaliers d’or vêtus de leurs armures divines que l’on a pu découvrir dans l’animé Saint Seiya Soul of gold. Ils apparaissent dans un mode appelé la bataille d’or qui vous demandera de faire 3 combats avec chacun d’entre eux en mettant en scène des petits dialogues qui n’ont rien à voir avec l’animé de base. On fera ça vite pour les débloquer, et on oubliera totalement jusqu’à l’existence de ce mode assez décevant. Les chevaliers d’or divins, eux, sont très plaisants à jouer, à tel point que même le cancer en devient presque jouable.

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L’arc Asgard, enfin !

Une technique décevante

Elle était déjà mauvaise sur Brave Soldiers, mais avec Saint Seiya Soldier Souls on est en 2015 et sur PS4, difficile de trouver des excuses à la technique qui n’a pas beaucoup évolué. Je me demande si ce n’est pas une tradition sur les jeux adaptés de mangas (les Naruto faisant exception) mais encore une fois on a des textures d’arène datées d’au moins 10 ans et des personnages correctement modélisés, sans être non plus renversants. A noter que les animations des attaques ultimes (ou attaques Big Bang) sont correctes et retranscrivent plutôt bien l’ambiance de l’animé. Côté son, les musiques ne sont toujours pas celles du mangas et du coup, sans surprise, pas très bonnes. On se consolera avec la présence des voix japonaises de très bonne qualité.

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Bon là ça compte pas, Cassios est déjà moche à la base…

Les collectibles, nerf de la guerre

Côté durée de vie, il y a de quoi faire dans Saint Seiya Soldier Souls. Les modes championnat et survie mettront vos nerfs et votre talent (si vous en avez) a rude épreuve. Le mode Légende du cosmos vous présentera, comme mentionné précédemment, encore une fois l’histoire de Saint Seiya en y ajoutant donc l’arc Asgard. Comme dans Brave Soldiers, vous devez viser les rangs S et accomplir des défis qui ajouteront une petite rejouabilité et vous permettront de débloquer des titres ou autres objets collectibles comme des costumes ou des répliques de combat qui augmenteront vos statistiques dans la bataille d’or ou dans certains modes de jeu. D’ailleurs, si vous souhaitez collectioner tous les costumes et autres collectibles, vous devrez faire un paquet de PP, ce qui vous fera rester assez longtemps sur le jeu, et je vous garantis que si vous êtes fan de l’anime et que si vous arrivez à maîtriser le système de combat, c’est tout à fait possible.

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La bataille d’or, hélas assez vite finie…

Objectivement Saint Seiya Soldier Souls n’est pas bon. Il ressemble beaucoup trop à l’opus précédent, il est techniquement en retard de presque deux générations et son système de combat nécessite pas mal de pratique pour être apprécié à sa juste valeur. En revanche, ce dernier est assez nerveux et offre un rendu des affrontements plutôt dynamiques. Et si vous parvenez à suffisamment vous accrocher pour le maîtriser, vous risquez de prendre un plaisir non dissimulé si vous êtes fan de Seiya et de ses amis en armures. L’équilibrage est assez désastreux, mais là encore si vous vous accrochez vous serez capable de gagner avec n’importe qui, même Deathmask du cancer (je vous promets que c’est possible, je l’ai fait ! ). Et si on arrive à apprécier Saint Seiya Soldier Souls, on se retrouve juste devant le jeu vidéo Saint Seiya au contenu le plus complet, que ce soit en nombre de personnages, en costumes ou en choses à faire. Alors certes, le jeu n’est pas une réussite. Personnellement j’ai commencé en le détestant, et fini en l’adorant. C’est mon côté fan qui parle, certes, mais peut-être que le vôtre pourrait bien faire de même, qui sait. Bon par contre soyons clairs si vous n’aimez pas Saint Seiya ou que vous en avez à peine entendu parler, alors comme dirait Gandalf : Fuyez, pauvres fous ! Peut-être qu’un jour on aura droit à un jeu Saint Seiya à la fois immensément complet et fort bien réalisé. Je sais, je suis un éternel rêveur…

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Je crois avoir élevé mon 15 eme sens, au moins…