[test] Brawlout : There is a new challenger [or not]

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De nombreux jeux surfent sur la vague des platform fighters alors que le maître incontesté du genre reste Super Smash Bros. C’est devant ce constat que les développeurs de Angry Mob Games ont eu la bonne idée de mixer de nombreux héros de jeux PC indépendants pour en faire leur Smash Bros original. C’est ainsi que Brawlout a vu le jour dans le but d’affronter le solide Smash Bros.

brawlout [test] Brawlout : There is a new challenger [or not]

Brawlout est un platform fighter développé depuis 2016 par la dynamique équipe de Angry Mob Games. En décembre 2016, le jeu est disponible en bêta fermé sur PC. Depuis, l’équipe peaufine son bébé au gré des retours de la communauté et propose même une version Switch en décembre 2017. Enfin disponible en version définitive depuis le 21 août 2018 sur PC, PS4 et Xbox One, le jeu ressemble à un beau dessert servi sur une assiette en porcelaine, mais dans lequel les développeurs auraient oublié d’ajouter de la saveur…

Synopsis :

L’histoire de Brawlout est simple à résumer ; il n’y en a pas vraiment. Les développeurs ont jugé bon de ne pas inclure de mode histoire à leur jeu. Seuls quelques personnages se parlent au début des combats afin d’apporter un semblant de sociabilité à l’ensemble.

Gameplay :

Si Super Smash Bros regorge de petits trucs qui font la différence, Brawlout joue malheureusement dans la basse-cour. Pour résumer le gameplay, il suffit de le concevoir comme un Smash Bros avec les mêmes combinaisons de coups, la même manière de jouer, les mêmes règles, les mêmes conditions de rage… Dans sa copie, Angry Mob Games a plutôt bien fait son boulot, les développeurs ont respecté à la lettre les directives… Mais c’est sur ce point que le bât blesse, car au fils des combats, le jeu se noie dans ce qu’il essaie de proposer au joueur, mais rien d’innovant ne se profile.

En effet, autant on s’amuse dans Smash Bros, autant devant Brawlout, on se lasse très vite de ces combats sans âme. Ce constat empire lorsque l’on remarque que le nombre de personnages jouables se compte sur les doigts des deux mains… De plus, les personnages se jouent plus ou moins tous de la même manière. Ils ont un nombre extrêmement limité de coups, ainsi qu’une inertie physique typique des jeux développés dans Unity sans qu’il y ait un réel effort d’optimisation. Enfin, les décors ont à peu près tous le même level design à deux ou trois plateformes près, et n’ont que très peu d’interaction avec les personnages… un comble pour un platform fighter.

Bref nous sommes loin du compte niveau gameplay. Heureusement que la partie esthétique rattrape les choses.

brawlout2 [test] Brawlout : There is a new challenger [or not]

 

Graphisme :

Sans conteste, le seul point fort du jeu, la partie graphique a été travaillée avec brio. Le style graphique n’a rien à envier à ses concurrents tant au niveau des personnages que des décors. Bravo à l’équipe de Angry Mob Games! Ainsi, le jeu tourne aisément en 1080p 60fps sur toutes les plateformes. Par contre, les personnages manquent cruellement de piment… il sera très difficile de s’attacher à ces héros si l’on ne connaît pas leurs jeux d’origine… Il aurait été tellement plus sympa de proposer une présentation de tous ces personnages dans leur contexte afin d’éveiller chez le joueur une sympathie pour ces brawlers. De plus, l’animation des personnages est trop rigide et se ressemble plus ou moins. Il est vraiment dommage que cette partie n’ait pas été développée davantage. Car ce sont les personnages, leurs caractères, leurs histoires, qui font l’âme d’un platform fighter. En bref, ce manque d’âme concernant les personnages rejoint le reste du jeu.

Durée de vie :

À vrai dire, la durée de vie du jeu dépend vraiment de votre envie de jouer à autre chose que Super Smash Bros. Pour ma part, j’ai été emballé par l’esthétique et le principe de pouvoir jouer avec des héros connus de l’univers des jeux indépendants. Mais, dès mes premières parties, j’ai été déçu. La faute tout d’abord à des chargements  »en voici en voilà » sur PS4. Dès le lancement du jeu, il faut 25 secondes de chargement pour voir une séquence d’intro en full 3D temps réel sans aucun intérêt, qui ne dure que 3sec… certes, c’est joli, mais une vidéo aurait été plus adaptée et n’aurait pas brisée l’envie de jouer. Puis, lorsque vous avez choisi vos personnages, il faudra encore attendre 24 secondes si vous faites un 1vs1 ou 28 secondes pour un 2vs2, avant de pouvoir commencer le match!!! Le comble est le retour au menu principal où vous devrez encore attendre 25 secondes avant de pouvoir revenir. J’ai eu l’impression de revivre les pires chargements PS1 sur CD… alors que le jeu a été mis sur le disque dur de la PS4.

Comment les développeurs veulent-ils que l’on ait envie de jouer à Brawlout s’il faut passer son temps à attendre des chargements interminables ? Un comble pour un jeu de 2018, car à titre de comparaison, KOF 14, qui est tout aussi beau, ne requière que 6 secondes de chargement et le retour au menu principal, 1 seconde ! Cela montre bien que le développement de ce jeu manque de sucre…

En bref, vous n’aurez pas grand-chose à faire dans le jeu si vous ne jouez pas en ligne. Le mode arcade est vide de sens, les sous-menus sont mal rangés et achèvent de vous abrutir le cerveau avant de commencer. Il faut, en plus, impérativement jouer avec des amis pour pouvoir faire du 2vs2 en ligne…

Et je le redis, il n’y a pas de mode histoire pourtant indispensable dans ce type de production.

brawloutXdeadcells [test] Brawlout : There is a new challenger [or not]

Environnement sonore :

Le point qui achève le jeu est sans nul doute l’environnement sonore. Le jeu manque cruellement d’âme et il aurait été judicieux de conférer quelque voix aux personnages ou même qu’il y ait la voix d’un commentateur qui dit : Round xx, fight !!! Non rien de cela ici, seule Drifter prononce quelques yaaa et ahhh lorsqu’il donne un coup… En somme, le jeu se contente de bruitages des années 80 et de musiques d’ambiance vite oubliées.

Pour ceux qui ont apprécié Dead Cells, le héros va rejoindre le casting du jeu cet automne. C’est plutôt une bonne nouvelle.

Ainsi, Brawlout est un jeu qui manque de finition et cela se ressent à tous les niveaux. Autant le gameplay rate la cible avec des brawlers trop peu nombreux et des combinaisons de coups trop limitées, autant le jeu manque cruellement d’âme, car ses personnages ne sont pas du tout charismatiques et l’ambiance générale pas franchement électrisante. Seule la partie graphique sauve le tableau, avec un réel travail stylistique. Dommage, car dans le principe, le jeu donnait vraiment envie. Espérons que des MAJ arrivent très bientôt pour corriger tout ça.