Mass Effect Andromeda : atterrissage mouvementé ! (Test – PC)

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5 ans après Mass Effect 3, la venue d’un nouveau Mass Effect était attendue, peut-être trop. Il y avait un double enjeu pour Bioware : créer une nouvelle trilogie derrière l’excellente classique et réconcilier les fans. Car Mass Effect 3 a engendré une scission profonde entre amoureux du space opera axé RPG comme l’était le premier Mass Effect, et les joueurs en recherche d’action saupoudrée de cinématiques claquantes mais dépourvue des interactions propres au RPG.  Il va sans dire que la tâche n’était pas aisée. Après plusieurs reports, Mass Effect Andromeda s’offrait une sortie anticipée le 16 mars pour les détenteurs de l’EA et Origin Access. Ce choix peu judicieux a déclenché une hystérie collective dont le titre paie encore les pots cassés. La raison ? Des animations humaines datées qui ont été largement moquées par le dieu internet et ses apôtres réseaux sociaux.

L’éclopé Mass Effect Andromeda se préparait à la ligne de départ, l’aventure commençait bien mal. Pour autant, le jeu est-il bon à jeter tant il excelle dans la médiocrité ? Certains s’étonneront de lire le test si tardivement et pourtant… Just Focus ne dispose pas de toutes les ressources de nos concurrents. Puis, en tant que joueuse, je ne voulais pas rédiger un test sans avoir examiné le jeu sous toutes les coutures. C’est donc après avoir obtenu le 100% de complétion et digéré l’expérience de jeu sur PC que je vous donne enfin mon avis.

100% Mass Effect Andromeda
Rien de tel que le sentiment du devoir accompli !

Mass Effect Andromeda  : l’histoire de l’humanité, c’est l’histoire des outils devenant machines

Oubliez la Voie Lactée, théâtre des événements de la trilogie Mass Effect. Dans Mass Effect Andromeda, l’essence même du projet repose sur l’exploration de la galaxie Andromède, située à 2,5 millions d’années-lumières. En 2172, la richissime humaine Jien Garson met en place « l’Initiative Andromède », expédition qui aura pour but de coloniser la galaxie Andromède. Après avoir établi que des planètes étaient habitables dans le secteur Héléus, l’Initiative se met à la construction d’arches transportant les colons et du Nexus. Ce ne sont pas moins de 100 000 colons Asari, Krogans, Humains et Turiens qui sont sélectionnés pour cette grande expédition. En 2185, les arches et le Nexus se lancent dans un voyage de plus de 600 ans. C’est donc pendant Mass Effect 2 que l’Initiative quitte la Voie Lactée.

Héleus Mass Effect Andromeda
Le secteur Héléus dans toute sa splendeur !

Laissez derrière vous les N7, les Moissonneurs, Cerberus et les Geth…. Andromeda fait peau neuve et vous envoie dans la combinaison moulante d’un pionner en devenir. Ainsi, vous incarnez au choix, Scott ou Sara Ryder. On regrettera d’ailleurs que le créateur de personnage soit aussi pauvre, surtout après un Dragon Age Inquisition généreux. A noter toutefois que vous aurez la possibilité de customiser votre frère ou votre sœur. Alec, votre père sera généré aléatoirement en fonction de ses enfants. Ce qui a donné lieu à des combinaisons assez étonnantes et à un Alec pas toujours réussi. Il faut croire que le dieu de la création virtuelle m’apprécie plutôt bien, mon père fictif étant crédible du premier coup ! Vous voilà extirpé de votre sommeil de belle au bois dormant, mais ici, point de prince ! Ce qui devait être une expédition pleine de promesses démarre mal et oblige Sara Ryder (mon choix de base) a assumé bien malgré elle le rôle de pionnière à la tête d’une équipe. A l’inverse de la première trilogie, vous n’êtes pas le commandant Shepard, soldat expérimenté de l’Alliance, vous êtes une jeune femme qui va apprendre à devenir leader sur le tas. Le postulat de départ me paraît pertinent et plutôt bien pensé. Avec Shepard, une page se tourne. Rien de tel pour commencer l’arrivée dans une nouvelle galaxie que du sang neuf. Il aurait été plus facile de prendre quelqu’un avec un vécu et une légitimité incontestable. Avec Ryder, c’est toute une métaphore du joueur qui part en exploration et plus encore du voyage initiatique, thème cher aux romans d’aventure.

Fiona Ryder Mass Effect Andromeda
J’ai toujours aimé les rousses !

Mais l’histoire alors ? Ce test n’ayant pas pour objectif putassier de spoiler, je me contenterais de dire les choses ainsi : la colonisation fantasmée va s’avérer être un cauchemar. Si le but de Sara Ryder est de trouver des planètes habitables pour tous les colons, elle devra composer avec des rencontres inattendues, des coups du sort et surtout des menaces et des mystères. Sachez simplement que les grands thèmes chers à la saga Mass Effect seront de la partie : la dualité l’intelligence artificielle / vie organique, les civilisations anciennes à la technologie avancée, le cycle de la vie, l’évolution et le choc des cultures. Certains joueurs trouveront l’intrigue très calquée sur Stargate. Doit-on dans ce cas considérer que toute œuvre de SF qui a pour thématique un affrontement entre un Empire maléfique et une poignée de résistants, est assurément une copie de Star Wars ?  Je reformulerais ainsi : « Star Wars a-t-il le monopole du conflit entre le Bien et le Mal ? » Non. De la même façon pour Mass Effect Andromeda : « Stargate a-t-il le monopole des civilisations anciennes et extraterrestres ? » Non. Ce serait méconnaitre l’histoire de la Science Fiction, car rappelons le concept a même été codifié avec la théorie des anciens astronautes dans les années 60 et a largement teinté les créations culturelles de l’époque. On peut reprocher bien des choses à Mass Effect Andromeda, mais en matière d’inspiration, il se nourrit de son propre univers. On pourrait à la limite critiquer une partie de la fin du jeu de reprendre certains moments de la fin de Mass Effect 1. Mais ceci étant, on ne peut pas se plaindre de l’absence de charisme d’un Ryder parce qu’il n’est pas expérimenté et en même temps soutenir sans cesse qu’Andromeda copie Mass Effect 1.

Fléau Mass Effect Andromeda
Les beautés de l’espace !

A aucun moment, Mass Effect 1 vous demande de partir coloniser la galaxie. Tout est déjà fait. Les civilisations conciliennes sont à leur apogée et tout ce petit monde vit plus ou moins en bonne intelligence. Dans Mass Effect Andromeda, c’est une lutte pour la survie, tout reste à faire, tout est à définir. Mais les deux Mass Effect se font écho comme les deux faces d’une même pièce. C’est un peu ce qu’aurait pu être un préquel. Fort heureusement pour nous, Bioware a décidé d’en faire une autre histoire. Après tout, l’univers est bien assez grand pour inventer. Je salue pour ma part la prise de risque, à l’heure où les licences préfèrent alterner entre des préquels, des reboots, des remakes. Alors, oui, certaines parties de l’intrigue sont faciles à cerner voire à deviner. Mais il n’en reste pas moins que plus on avance dans le jeu et plus les questions se multiplient. La fin laissant d’ailleurs pas mal d’interrogations en suspense. Une fin que j’ai appréciée et qui laisse une porte de cathédrale entrouverte (au moins) pour la suite !  

Sam Mass Effect Andromeda
Sam et le pionnier, une grande histoire !

L’écriture des dialogues : sautez dans l’urinoir pour y chercher de l’or. Je suis vivant et vous êtes mort.

Dialogues médiocres et compagnons fades. Voilà ce qu’on pouvait entendre et lire ici et là. A croire que tous les jeux sont un mélange de Shakespeare et de Proust et que les joueurs sont tous des agrégés de littérature. Mass Effect Andromeda a eu le mérite de me faire sourire et même rire de nombreuses fois notamment par ses dialogues. Dialogues portés par des personnages haut en couleur. Difficile pour Andromeda de ne pas rester dans l’ombre de ses ainés, surtout quand ceux-ci ont été acclamés. On pouvait craindre que les compagnons ne soient que des caricatures de Garrus, de Tali, de Liara, d’Ashley… Et pourtant… Mass Effect Andromeda a réussi à s’extraire de tout ce petit monde pour imposer une nouvelle équipe et ça marche ! Je dirais même qu’un exploit a été réalisé en faisant d’un personnage comme Drack, un digne hériter de Wrex. A aucun moment, le Krogan tombe dans la caricature, au contraire, il permet une autre lecture et approche de la culture Krogan. De même que Vétra n’est à aucun moment inquiété par le poids iconique de Garrus. Il faut admettre que les compagnons sont réussis et qu’on s’y attache rapidement. Je dois même avouer que pour la première fois, je ne déteste aucun personnage. Un exploit, vous dis-je ! Certains me laissent indifférente, mais je n’en viens pas à souhaiter une mission suicide pour m’en débarrasser. Pas comme Kaidan Alenko qui meurt inlassablement en désamorçant la bombe ou le moucheron James que je rêverais de voir écraser par la tapette Moissonneur. Ces personnages d’ailleurs, ont tous un background qui s’avère intéressant et une mission de loyauté qui permet de fixer définitivement les liens. Missions nécessaires aussi pour débloquer le dernier grade des compétences de vos équipiers. Les membres de l’équipage chez Bioware ont toujours été une force dans leurs RPG, c’est ce qui fait que le joueur a de vraies interactions et qu’un héros n’est jamais seul à mener à bien sa quête.         

Mass Effect Andromeda soirée film
Photo de famille !

Pour en revenir à l’écriture, si je concède volontiers que la trame principale est parfois maladroite ou du moins maladroitement amenée, parfois un peu dans la facilité aussi… Cependant, je ne peux en aucun cas laisser dire que les personnages sont mal écrits. En explorant avec son Ryder, on est amené à parcourir les planètes avec deux autres compagnons (comme souvent dans les RPG Bioware), et c’est à ce moment précis que les dialogues sont truculents ! En fonction des équipiers sélectionnés, les échanges ne seront pas les mêmes et cela donnera des punchlines et conversations épiques.

« Un krogan aurait l’air d’une baleine en train de danser un ballet »
« C’est mieux qu’un galarien accroché à un ventilateur »
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C’est ce genre de détails qui donnent du sens au sentiment d’appartenance à un groupe, à un univers. C’est sans doute ce que j’ai toujours aimé dans les RPG de Bioware, le fait qu’un héros ne soit pas seul contre une menace, seul à mener à bien une quête, qu’il est profondément un « animal social ». Comme Ryder, on s’attache, on sourit, on s’attriste… C’est exactement ce que j’ai éprouvé 10 ans plus tôt avec le premier Mass Effect ! Outre les compagnons, il y a certains personnages récurrents qui portent bien leur personnalité. Ainsi, les dirigeants du Nexus pourraient être un merveilleux sujet d’étude, tant ils collent parfaitement à la réalité des politiciens de notre monde. Tann est par exemple un cas d’école tandis qu’Addison, dont la beauté plastique ferait pâlir le musée Grévin (nous y reviendrons par la suite), serait un cobaye excellent pour la psychiatrie moderne. Mass Effect Andromeda distille des réflexions sur la politique et sur ses dirigeants. D’ailleurs dans cet opus, tout se jouera toujours entre l’immensément grand et l’intimement petit. Ainsi l’intrigue alterne entre le macrocosme de la galaxie Andromède, de ses enjeux et le microcosme du Nexus et de la famille. Alec Ryder à ce titre, est bien un personnage important, pour le comprendre, je vous laisserai le soin de faire la quête « Les secrets de la famille Ryder ».

Mass Effect Andromeda Drack
Méfiez-vous du Krogan !

 

Graphismes et technique : la réalité c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire…

Abordons un point essentiel qui cristallise beaucoup de critiques : les animations. En toute honnêteté, les animations des humains sont ratées. Il serait difficile de prétendre le contraire, les bouches sont souvent rigides et l’expression déstabilisante. Ajoutons à cela des Asari qui sont de toute évidence modélisées d’après les humains, ce qui leur donne des traits d’adolescentes. Il aurait été préférable pour Bioware de repousser de plusieurs mois pour régler cette indélicatesse technique. C’est d’ailleurs incompréhensible qu’EA ait mis en place une démo de 10h avec un début au rabais. Car il faut bien l’admettre, c’est surtout la partie Nexus et début Eos qui interpelle. Dans le cas de Pee Bee, on note un vrai changement entre la première cinématique de rencontre et celles qui suivront, où elle passe de Schtroumpfette à Asari aux teintes dégradées.

Addison Mass Effect Andromeda
Addison après le premier patch. Toujours aussi tête à claque.

Néanmoins, le bashing sur l’aspect technique du jeu a vraiment été disproportionné quand on voit d’autres AAA sortir avec des tares et pourtant largement acclamés par la critique. Si je ne peux pas excuser le sabotage fait sur les animations, le bug du pointeur souris qui se fige sur l’écran ou encore la baisse de framerate en arrivant sur une planète, je peux passer au-dessus. Passé deux heures de jeu, les tics d’Addison deviennent une incarnation de sa personnalité. J’ai délaissé la souris pour la manette et je dois dire que le Nomade et le gameplay pendant les combats s’y prêtent beaucoup mieux. Graphiquement, il y a une confusion entre modélisation et animation. La plupart des espèces sont bien modélisées avec des détails saisissants comme les yeux des Angara ou les écailles de Krogan. En ultra sur le PC (et même en élevé d’ailleurs), les textures des environnements et de la faune sont fines. La lumière est bien gérée et il y a tout un travail sur la technologie reliquate qui est appréciable. Le level design oscille entre l’inspiré et le plus banal. Notons à ce sujet que la terraformation apporte un boulot important sur les changements d’atmosphère et d’ambiance. Sur PC, les bugs sont semble-t-il deux à trois fois moins fréquents que sur console. Si je prends ma partie, sur 200 quêtes secondaires en plus de la principale, j’ai 4 quêtes bloquées. Je peux donc difficilement clamer que les bugs ont affecté mon expérience de jeu. En revanche, en multi, il est fréquent d’avoir des bugs intempestifs comme le son du PC qui cesse de fonctionner. Pas seulement le son du jeu, non, non, la totalité du son sur votre PC ! Jouer avec le micro-casque dans un silence absolu, c’est troublant. Avis aux claustrophobes ! Autre problème majeur en multijoueur, les retours bureau récurrents ! En effet, quand vous jouez avec les amis, il arrive toujours à un moment que l’un d’entre vous soit littéralement éjecté… Cela ne se limite pas à la partie. Non, non, le jeu vous renvoie au bureau, sans aucun message d’erreur, il voudrait vous faire un doigt d’honneur qu’il n’aurait meilleure façon de le manifester ! 

Vue Tempest Mass Effect Andromeda
Vue privilégiée depuis le Tempest !

L’exploration : le silence du monde ne pouvait plus retenir sa soif de tout engloutir

Le nerf de la guerre dans ce Mass Effect, c’est l’exploration. Si le système des sondes du 2 a été conservé, il a été réduit à son plus simple usage. Ce n’est pas un mal puisqu’on évite de passer le radar et des cure-dents pendant des heures. En quelques secondes, l’anomalie sur la planète est détectée et c’est plié. Les uns trouveront les déplacements d’un astre à un autre longuets, d’autres comme moi apprécieront la modélisation 3D des astres et les panoramas que cela donne. Ceci dit, la mise à jour a apporté la possibilité de passer les déplacements et c’est sans conteste plus pratique pour gagner du temps. Dans les faits, il y a 5 planètes explorables dont 4 en Nomade et plus de 150 planètes à observer dans le secteur Héléus. Mass Effect Andromeda s’organise à la manière d’un Dragon Age ou d’un Mass Effect 1, il y a la trame principale que l’on peut suivre à notre rythme et autour une multitude de quêtes annexes. Le journal des quêtes est monstrueusement bordélique, tout étant regroupé selon les planètes de départ et les tâches. La plupart ne sont pas fedex, elles jouissent d’une contextualisation et d’un apport narratif (souvent écrit) mais le principal point que je voudrais souligner… c’est la fausse bonne idée des tâches avec des objectifs à apparition aléatoire. Que c’est frustrant au possible ! Les quêtes qui disposent d’une narration plus visuelle sont sans conteste les quêtes de loyauté. En tout cas, Andromeda relance l’âme RPG que la licence avait perdue avec le 3, ici vous pouvez parler à nombre de PNJ, découvrir des quêtes non signalisées, parler et reparler encore à vos personnages dans le Tempest, votre QG mobile. La soirée film étant le point culminant de vos liens créés, dommage à cet effet que Ryder disparaisse à la fin de la cinématique ! J’ai personnellement apprécié rouler, sauter et traverser les biomes différents et cohérents avec son lot de caveaux, de balises de survie, de minéraux, de donjons (1 par planète). Je comprends parfaitement que l’on puisse trouver cela répétitif. Personnellement, en lisant et vivant pleinement l’aventure, je n’ai pas ressenti d’ennui d’autant que chaque planète à viabiliser à un problème majeur lié à sa situation. J’aurais néanmoins aimé plus de diversité dans les caveaux reliquats, même si certaines énigmes font travailler les neurones. D’ailleurs, les décryptages reliquats (remdoku) sont plutôt amusants à résoudre !

Mass Effect Andromeda Nomade
Ce petit chemin… qui sent la noisette, Ce petit chemin… n’a ni queue ni tête

Que serait l’exploration sans combat ? Un walking simulator au mieux, une sauce bolognaise sans viande au pire ! Andromeda rend les affrontements dynamiques, on peut comme dans les anciens, demander à ses coéquipiers de maintenir la position, se placer à un certain endroit et attaquer une cible prioritaire. En revanche, gros bémol, on ne peut plus gérer leur équipement (armes, tenues) et très rapidement, les points de compétence superflus se cumulent sans pouvoir servir. L’idée de Mass Effect Andromeda, c’est de vous permettre de constituer un build, minimaliste certes mais quand même. Pour ce faire, vous pouvez piocher dans les 3 catégories : pouvoirs biotiques, techs et de combat. Et ce large choix de compétences va de pair avec les profils, qui influent sur vos statistiques et dépendront de la stratégie que vous voulez déployer. Les pouvoirs sont souvent visuels, et ils peuvent être combinés avec ceux de vos coéquipiers pour toujours plus de dégâts. L’IA ennemie est loin d’être stupide, les Kert viendront vous chercher si vous êtes à l’abri et les observateurs sauront vous rappeler à l’ordre si vous êtes trop téméraires. Les quelques bosses que vous rencontrerez ne seront pas nécessairement compliqués, ils demanderont juste de la vigilance. Le craft est plutôt bien pensé, si vous voulez des armes et armures avantageuses et à faible coût, c’est ce qu’il vous faudra exploiter. Cette fois Bioware a retenu la leçon du multi. Avec Mass Effect 3, le solo était impacté par le multi, et par « impacté », entendons-nous bien que cela influait sur les forces actives et donc sur la fin. En revanche, dans Andromeda, le multi peut être contourné en solo avec les missions APEX. Vous déployez des groupes depuis un terminal pour les attribuer à une mission de difficulté bronze, argent et or. A chaque fin de mission, les groupes gagnent de l’exp, des bonus et des malus et surtout vous rapportent des ressources d’artisanat, des crédits et des objets. Un petit côté table de commandement qui est appréciable sans être révolutionnaire.

Mass Effect Andromeda combat
Au menu : « Piraté cuit au lance-flammes »

Explorer, c’est aussi trouver des trésors et des caches d’armes, revenir sur des planètes colonisées pour découvrir d’autres quêtes et tomber dans des trous sans fond avec le Nomade. Et quel véhicule ! Maniable, jouissif et customisable le Nomade saura vous faire oublier le Mako. Viabiliser les planètes et faire certaines quêtes feront prendre de l’expérience au Nexus, points que vous pourrez investir dans des avantages. Les musiques d’Andromeda sont souvent absentes pour ne revenir que pendant des moments clefs comme les combats. Le choix est critiquable, d’autant que c’est toujours plus appréciable d’être entrainé par la musique pour pérégriner ! D’autant que dans l’ensemble, elles sont loin d’être mauvaises. Disons qu’elles sont surtout sous-exploitées. Au final, à combien d’heures pouvez-vous vous attendre ? En prenant le temps de tout faire et selon votre envie d’utiliser les déplacements rapides ou non, comptez entre 80 et 120h. Comme je le disais dans le préambule, il m’a fallu 120h pour atteindre les 99%. Une durée de vie plus qu’honorable, d’autant qu’après la fin du jeu, vous avez accès à de nouvelles quêtes et à celles que vous n’aviez pas encore terminées !

En faisant le pari d’un nouvel opus axé sur un pionnier inexpérimenté et l’exploration d’une nouvelle galaxie où tout reste à faire, Mass Effect Andromeda prend des risques. Risques chèrement payés au vue de sa sortie en demi-teinte. Par manque de temps, manque d’organisation ou problèmes internes, il apparait qu’Andromeda aurait du être reculé de quelques mois encore. Cela lui aurait permis de corriger des animations humaines plutôt rigides. Corrections apportées en partie d’ailleurs avec un patch récent. Tout est loin d’être réglé, la stabilité est en effet ce qui pèche le plus dans Mass Effect. Entre les baisses de Framerate à l’atterrissage, le curseur nuisible et certaines quêtes buguées… il est toujours difficile de faire bonne impression. Mais ce serait nier ce que propose réellement le jeu ! L’histoire gagne crescendo en intensité avec son lot de cinématiques spatiales impressionnantes. Si on sait bien souvent où elle va nous porter, elle n’en distille pas moins quelques surprises qui font leur effet. Les compagnons ne souffrent pas de la comparaison avec leurs prédécesseurs et sont même la force du titre. Avec le Nomade, l’exploration devient une quête dont les seules limites seront votre patience. Prendrez-vous le temps de découvrir le secteur Héléus pendant plus de 80h ?

Mass Effect Andromeda, c’est un peu un beau livre dont la couverture a été abimée pendant le transport. Si de prime abord, on ne retient que les coins pliés, en ouvrant, on découvre que le corps du texte est intact. Il y a quelques coquilles, quelques redites mais l’esprit est là. Il ne tient qu’à chacun de lire et de se laisser transporter dans une autre galaxie…

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