Rencontre passionnante avec Randal Kleiser, sa carrière et le cinéma LGBT

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Le Champs-Élysées Film festival dure depuis le 15 juin dernier et nous présente consécutivement des films français, américains, des courts-métrages et des concerts. Mais il est une catégorie parfois oubliée des festivals et pourtant tout aussi passionnantes : les conférences ! Le samedi 17 juin dernier, le réalisateur Randal Kleiser (Grease) a tenu une conférence enthousiasmante retraçant non seulement sa carrière, mais traitant également de la place du mouvement LGBT au cinéma.

 

Randal Kleiser : retour sur une grande carrière

Lorsqu’on évoque Randal Kleiser en France, on pense à Grease ou à Croc-Blanc mais soyons honnêtes : il ne s’agit pas d’une figure emblématique. Et ceci est bien dommage lorsque l’on revient sur la carrière de ce grand monsieur du cinéma. Adulé aux États-Unis, Randal Kleiser mène sa carrière de cinéaste depuis presque 50 ans. C’est donc en toute logique que le président du jury américain du Champs-Élysées Film Festival a reçu un hommage pour sa carrière.

Dans une interview ponctuée d’anecdotes croustillantes, nous apprenons notamment que Kleiser ne devait à l’origine pas diriger Grease mais un autre film emblématique : Saturday Night Fever. En outre, Kleiser a avoué, non sans une pointe d’humour, qu’il avait demandé au scénariste de Grease de changer la chanson emblématique de ce Music-hall, avant de se raviser. On peut donc s’amuser à imaginer ce qu’aurait donné Saturday Night Fever sous l’œil expérimenté de Randal Kleiser. On peut également se demander si Grease aurait été aussi apprécié sans sa chanson si représentative de cette œuvre cinématographique.

Randal Kleiser

Outre le retour sur cette carrière bien remplie, un petit focus a été fait sur les nouveaux projets de Kleiser, à savoir 12 films de 5 minutes. Rien d’extraordinaire me direz-vous, sauf quand on sait que ces 12 films sont prévus pour être présentés en format VR, à savoir le format de la Réalité Virtuelle. Ainsi, Randal Kleiser devrait nous offrir très prochainement un projet ambitieux et plein de potentiel pour l’évolution du cinéma et des formes narratives. Avec ce format à 360°, le spectateur pourra regarder où bon lui semble et se faire son propre film. C’est ainsi que Randal Kleiser voit les choses. Il espère, à la manière d’un metteur en scène de théâtre, nous offrir une œuvre dans laquelle il attire notre regard sur un objet, tout en nous laissant la possibilité de regarder où l’on veut. Un projet sacrément ambitieux.

Pour mener la transition avec la seconde partie de la conférence (traitant du LGBT au cinéma), une présentation fût faite du film de Kleiser : It’s My Party. Ce film tiré d’une histoire vraie relate l’histoire d’un homosexuel séropositif, organisant son dernier anniversaire avant d’organiser son suicide. Le retour sur ce film permit d’engager la conversation sur la place des mouvements LGBT au cinéma depuis plusieurs décennies.

 

Mouvements LGBT et cinéma – qu’en dire aujourd’hui ?

Dans cette conférence passionnante, beaucoup de questions furent posées pour peu de réponses. Toutefois, beaucoup de pistes de réflexions permirent à l’assistance de repartir très enrichie concernant ce mouvement. Mais d’abord, c’est quoi le mouvement LGBT ? Et bien ce mouvement désigne collectivement les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles et Transgenres (entre autres puisque l’on peut y rajouter les pansexuels, les personnes intersexes, etc…).

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Pour parler de ce sujet encore si délicat aujourd’hui, Kleiser fut rejoint par quatre personnes représentatives de ce mouvement et/ou en compétition pour le Champs-Élysées Film Festival. Chacun put alors s’exprimer sur le « cinéma LGBT » et sur sa vision respective concernant cette appellation. Car apposer une définition précise derrière le terme « cinéma LGBT » n’est pas chose facile. Selon certain, il s’agit du cinéma dans lequel les personnes LGBT sont représentés. Pour d’autres, il s’agit d’un cinéma dans lequel les personnalités LGBT sont représentées, mais également dans lequel le thème vient faire avancer leur cause. Pour d’autres encore, il s’agit du cinéma dont toutes les facettes sont dirigées par les personnes LGBT (de la préproduction à la postproduction en passant par le tournage).

Conclusion fut faite que le terme « cinéma LGBT » peut désigner beaucoup de choses. Il a également été envisagé que ce terme ne veuille rien dire. Toutefois, cette conférence passionnante permit à des personnes LGBT de prendre la parole sur ce sujet encore trop méconnu, malgré les débats violents du mariage pour tous il y a quelques années. Espérons que leur voix soient de plus en plus entendues et que leur cinéma puisse s’exporter de plus en plus, afin de continuer l’acceptation de leur mœurs sans le moindre préjugé.

Entre la conférence de Randal Kleiser et celle sur le « cinéma LGBT », nous sommes ressortis enrichis de nouveaux points de vues sur la société, ainsi que d’anecdotes délectables. Faute de pouvoir vous retranscrire la conférence dans les moindres détails, profitez du Champs-Élysées Film Festival qui ne se prive pas pour traiter de ces thématiques via divers films présentés (notamment Embrasse Moi de Océane Rosemarie et Cyprien Vial). D’ailleurs, sans même profiter de ces thématiques, foncez quand même au Champs-Élysées Film festival qui nous offre depuis jeudi 15 juin 2017 une délicieuse sélection de films indépendants français et américains.