Critique « Kung Fu Panda 3 » de Jennifer Yuh et Alessandro Carloni

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Po, le panda guerrier dragon, maître du Kung Fu, toujours doublé par Jack Black, revient dans Kung Fu Panda 3, mis en scène par Jennifer Yuh, déjà à l’origine du second opus.  

Kung Fu Panda 3 : Dans la lignée des précédents opus :

Ce troisième épisode s’inscrit dans la continuité directe des deux premiers films, et est porté par une animation impressionnante et des situations cocasses, ponctués de quelques combats stylisés, disséminés ça et là dans l’aventure. L’esthétique est assez plaisante, permettant de donner une réelle dimension à l’animation.

Mais le véritable succès de Kung Fu Panda 3 réside dans ses personnages. Le méchant est charismatique et imposant, à même de représenter une menace crédible, les personnages secondaires, Tigresse, Grue, Singe, Mante, Vipère et Shifu sont tous de retour, doublés par Dustin Hoffman, Bryan Cranston, Angelina Jolie, JK Simmons, Jackie Chan, Seth Rogen et Lucy Liu.

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Bien évidemment, le personnage du panda Po est le ressort comique principal du long métrage, enchaînant scènes hilarantes et répliques savoureuses. La réalisatrice s’amuse à jouer avec son personnage pour apporter des ruptures de rythmes plutôt bienvenues. Le sérieux, irrémédiablement présent, est nuancé grâce à des vannes lancées aux moments opportuns, cherchant à créer des ruptures de ton réussies. Ces cassures permanentes enlèvent tout côté dramatique, annulent parfois l’effet de surprise, et finissent même par réduire la portée et la beauté de combats impressionnants, trop courts et trop peu nombreux.

Du réchauffé pour Kung Fu Panda 3?

Kung Fu Panda 3 finit cependant par n’être qu’un épisode de plus dont la justification semble légère. L’histoire veut immiscer le spectateur dans le passé de Po, pour découvrir sa genèse et son enfance perdue. Mais cette intrigue du passé sent quelque peu le réchauffé, reposant sur des tribulations classiques, voir même cliché, d’une famille contrainte d’abandonner le jeune panda, d’un père troublé à la recherche de son enfant, d’une mère décédée dans des conditions tragiques…

Et même si cela nous offre une première rencontre sympathique entre Po et son père, ce schéma classique ne parvient pas à se démarquer et finit par lasser, transmettant une morale inachevée de famille recomposée, de respect mutuel et de recherche de soi. Ce traitement de la famille et de la recherche de sa personnalité profonde ne divergent en rien des situations habituelles basiques du sujet.

Kung Fu Panda 3

Le scénario apparaît parfois maladroit, mal dosé, se concentrant à certains moments trop longtemps sur une situation, notamment le retour de Po dans sa contrée natale, ce qui implique de délaisser quelques aspects pourtant primordiaux. A commencer par les personnages secondaires, l’équipe de choc de Po totalement oubliée, ne laissant aux interprètes que quelques répliques par ci par là, meublant des passages de vide par leur présence, ou des silences par une vanne lourde.

Le méchant souffre du même intérêt, son histoire est brièvement et succinctement résumée, mais il ne prend jamais vraiment l’importance qui lui est due. Le combat final est lui aussi trop vite expédié, ne laissant pas de temps suffisant à l’animation de s’exprimer malgré un décor bien imaginé. Kung Fu Panda 3 finit par une détestable happy end dansante, facture classique des productions Dreamworks, qui ne semblent pas connaître d’autres manières de finir leurs productions.

Kung Fu Panda 3 est donc une suite efficace à défaut d’être originale, pas forcément très utile, mais qui ravira certainement un jeune public amateur de divertissements hollywoodiens.