Compte-rendu de notre rencontre avec Ryan Gosling et Reda Kateb

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Le récent distributeur « The Jokers » a mis un point d’orgue depuis sa création à mettre en avant des réalisations issues du cinéma indépendant. Ce mois d’avril est primordial pour eux puisqu’ils sortent deux oeuvres singulières. On découvrait la semaine dernière en salles, une très belle production du duo à l’origine de Memories of Murder, Sea Fog. Cette création coréenne est inspirée de fait réels. Leur second film du mois marque les débuts en tant que réalisateur d’un des meilleurs acteurs de sa génération, Ryan Gosling. Son premier travail se prénomme Lost River et sera demain dans les salles. The Jokers nous faisait l’honneur, en collaboration avec l’agence Cartel, d’organiser une projection pour la presse digitale. Nous avons eu le privilège de voir le film en avant-première et de poser directement nos questions à Ryan Gosling et Reda Kateb à l’issue de la projection.

Compte-Rendu de notre rencontre avec Ryan Gosling, réalisateur de Lost River, et Reda Kateb

On vous invite à découvrir notre critique de Lost River et ensuite à découvrir dès demain le film en salles.

Malgré la fatigue, Ryan Gosling s’est avéré être très accessible durant ce long débat et à largement répondu aux interrogations des médias. Il nous a fait part dès la première question d’un sens de l’humour bienvenu. Un petit exemple: « Je suis canadien, ça ira pour vous? ».

L’origine du projet

En tant que canadien, il avait une image bien précise du rêve américain véhiculée par les médias. Il a pu constater que c’était bien différent de ce qu’il pouvait imaginer. En visitant Détroit un an avant de tourner le film, il a fait du repérage avec sa caméra. Ryan Gosling a ressenti ce besoin de mettre en scène ces familles opprimées par la crise économique. Pour reprendre ses termes, ce fut un processus graduel et organique.

Pourquoi s’est-il tourné vers la réalisation?

Une première réponse non dénuée d’humour: « Parce qu’il sera toujours sûr de travailler même s’il ne trouve plus de boulot en tant qu’acteur. »

Pour lui, c’était une forme d’urgence. Il a été véritablement marqué par tout ce qu’il a pu voir lors de son séjour à Détroit. De voir ces familles perdues, certaines qui se battaient pour conserver leur maison, des immeubles historiques détruits.. Il avait la sensation de se perdre dans une réalité singulière. Il s’est donc employé à tout mettre en scène pour faire part de sa sensibilité face à ses événements.

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La création des personnages

Il s’est inspiré de la structure d’un conte de fées pour concevoir les personnages de son film. On plonge dans un univers bien spécifique où les protagonistes principaux sont des familles qui paraissent être comme les derniers habitants sur terre. On a du mal à croire que tout cela se passe réellement. Bien que l’intrigue se situe à Détroit, on a le sentiment d’être plongé au cœur de la cinquième dimension en raison d’une ambiance surréaliste.

Il s’est attaché à développer le point de vue de deux adolescents en quête d’espoir.

La ville semble être un personnage à part, voir même le personnage principal de l’histoire. Elle est en quelque sorte le personnage en détresse du film.

Réponse de Reda Kateb:

Des habitants de la ville qui passaient à proximité, ont été invités à participer au tournage. Le but était de créer un véritable échange avec les habitants de Détroit et Lost River.

Le rôle joué par Reda Kateb:

Il constitue en quelque sorte un havre de paix dans cet univers chaotique. Ce personnage se démarque des autres. Reda, récompensé cette année par un césar, a montré tout au long du débat son attachement au projet.

Il a été attiré dès le départ par le scénario tout en étant surpris de savoir que Ryan Gosling le connaissait. Il nous a fait part lui aussi de son humour en nous disant que le plus long avait été pour lui de faire son visa.

Influences, montage et ambiances du film

Ryan a avoué avoir été nourri par les films des années 80. Son compositeur lui a dit que Lost River était comparable à un Dark Goonies (célèbre film d’aventures pour enfants). La ligne entre le fantastique et la réalité demeure assez floue durant le film. Tout a l’apparence d’un rêve.

Ryan Gosling a fait de nombreuses recherches sur le théâtre du Grand Guignol. De nombreuses références sont faites à des lieux mythiques tel que le « Hell’sCafé »…

 

lost-river

Le montage du film qui sort en salles demain n’est plus le même. L’acteur-réalisateur a découvert que certains plans montés spécifiquement avec des musiques ne pouvaient pas être utilisés. Les morceaux utilisés n’étaient pas libres de droit.

Regard sur le cinéma indépendant

Ryan a une grande affection pour le cinéma d’auteur. Il a été largement inspiré par les films dans lesquels il a pu tourner. Il affectionne particulièrement cette liberté de création dont dispose le réalisateur. Reda est lui aussi coutumier du genre. Il a tourné récemment son premier court.