Critique « Les sept mercenaires » d’Antoine Fuqua

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Amateurs de westerns et de l’imaginaire collectif autour, soyez les bienvenus ! Ce mercredi sort la toute nouvelle adaptation du film « Les sept mercenaires », réalisée par Antoine Fuqua (Equalizer, La rage au ventre). 

Synopsis : La petite ville de Rose Creek est tombée par les armes sous le joug de l’industriel Bartholomew Bogue. Lassés de la tyrannie de Bogue et de ses hommes de mains, les habitants décident de faire appel à sept mercenaires afin de les libérer de l’emprise de l’homme d’affaire. S’engageant tous par appât du gain, les sept mercenaires comprennent rapidement que l’enjeu humain dépasse de loin l’enjeu pécuniaire.

Bien que le film soit scénaristiquement très basique, on s’amuse sincèrement de la parfaite cohésion de groupe régnant parmi nos sept mercenaires. Nous avons là une petite bande ne faisant absolument pas superficielle, dont les interactions sont crédibles et attachantes, de par leur sincérité et leur humour. Gare toutefois à l’humour qui, en dehors des scènes où tous nos personnages sont réunis, semble parfois un peu forcé pour tenir le spectateur en éveil. L’histoire aurait surement gagné en impact en conservant une verve plus dramatique. On notera également un manque de développement personnel de chaque protagonistes. Bien que leur cohésion soit une réussite totale, l’iconisation des personnages dans leur individualité laisse à désirer. Les seuls véritables développements ou iconisations ne concernent que trois mercenaires parmi les sept, à savoir Sam Chilsom (Denzel Washington), Goodnight Robicheaux (Ethan Hawke), et Billy Rocks (Byung-Hun Lee). Il est dommage que les quatre mercenaires restant ne se cantonnent qu’à leurs rôles dans l’intrigue sans être plus développés. Toutefois, cela peut se comprendre de par la ribambelle de personnages introduits dans cette intrigue.

« Les sept mercenaires » est un film se démarquant de par l’efficacité de sa mise en scène. Stylisée et chaleureuse, celle-ci nous présente les magnifiques plaines du far-west via de longs plans retranscrivant leur immensité et leur caractère impitoyable. Le film présente bien évidemment beaucoup de lieux communs propres à ce que l’on imagine du far-west, mais il a le mérite de bien faire son travail sans trop tomber dans le cliché. La mise en scène s’avère également des plus remarquables concernant les scènes de batailles. Très brutales et particulièrement réalistes, ces scènes de combats immergent le spectateur au cœur même de la violence. La musique fait également très bien son office. Discrète quand il le faut et épique dans les moments clés, celle-ci se superpose parfaitement à la réalisation. « Les sept mercenaires » est un long-métrage confirmant le statut d’Antoine Fuqua en tant que raconteur d’histoire simple et efficace. 

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S’agissant des acteurs, tous sont bons dans leurs rôles respectifs. On peut toutefois adresser une mention spéciale à Ethan Hawke, qui se démarque réellement du groupe parmi tous ces grands noms. Haley Bennett tire également son épingle du jeu de par son charisme et son talent, malgré un grand nombre d’acteurs venant partager l’écran avec elle. Chris Pratt est bon lui aussi, mais il serait peut-être temps que l’on propose à ce jeune acteur talentueux des rôles dans lesquels il se démarque un petit peu plus. Le caractère de son personnage étant encore trop proche de celui dans Les Gardiens de la Galaxie ou dans Jurassic World, Pratt ne peut pas réellement offrir de nouveauté, malgré son potentiel certain. Espérons que ce potentiel soit mieux exploité dans son prochain film, à savoir Passengers

En conclusion, « Les sept mercenaires » est un film qui, sans rien apporter de vraiment original, fait office d’agréable divertissement. A voir donc pour tous ceux désireux de passer un moment de détente dans les salles obscures. 

https://www.youtube.com/watch?v=zYlBWk8Ort8