Critique Jack Reacher : Never Go Back

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Il est de retour, toujours aussi outrancièrement surpuissant ! Ce mercredi sort « Jack Reacher : Never Go Back », avec Tom Cruise toujours en tête d’affiche. Rude tâche que de parler en profondeur du nouveau film d’action de l’automne. 

Synopsis : L’ancienne directrice de l’unité de Jack Reacher, Susan Turner, se voit arrêtée pour trahison. Résolu à prouver coûte que coûte son innocence, Reacher la fait évader afin de faire éclater un complot dont les ramifications sont étendues jusque dans les plus hautes sphères de l’armée

Pourquoi est-il si difficile de parler de « Jack Reacher : Never Go Back » ? Tout simplement parce que ce film n’a aucun réel défaut, au même titre qu’il n’a aucune réelle qualité. Encéphalogramme plat et cela pose problème. Que l’on s’entende : cette suite de Jack Reacher n’est pas un ratage absolu. Mais l’académisme total du scénario et de la mise en scène confine à un certain blocage pour le critiquer. 

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Jack Reacher et son scénario convenu

Concernant le scénario, les ficelles se suivent et s’enchaînent sans aucun temps mort mais également sans aucune surprise. Comme si le blockbuster d’action de l’automne s’était construit avec diverses pièces récupérées d’autres films d’actions, sans la moindre volonté d’y insuffler une quelconque nouveauté. Bien évidemment, il faut se rappeler de prendre le film comme il est : un simple film d’action destiné à divertir. Cette intention n’est en soi pas malhonnête. Elle ne fait que répondre au désir de divertissement d’un public friand d’action simple et efficace. Mais si « Jack Reacher : Never Go Back » blesse, c’est parce celui-ci est simple sans être réellement efficace. 

On pourrait espérer que la mise en scène vienne rattraper les faiblesses scénaristiques, mais là est le second problème : Edward Zwick semble ne pas du tout s’intéresser à l’histoire de Jack Reacher et cela se ressent dans la platitude de la mise en scène. Pourtant, les cinéphages savent que ce réalisateur est loin d’être un néophyte en la matière. Nous parlons tout de même de l’homme nous ayant offert, Glory, Le dernier samouraï ou encore l’excellent Blood Diamond. Zwick nous a donc déjà prouvé être capable de mises en scènes qui, sans être excessivement sophistiquées, restent de très bonne factures. Ici pourtant, les décors restent mornes, les plans très scolaires et le rythme trop lent. La seule touche colorée venant animer la grisaille est la scène finale sur fond de carnaval d’Halloween. 

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Petit point sympathique à noter : l’alchimie entre les acteurs. Individuellement, les têtes d’affiche font correctement leur travail. Tom Cruise fait du Tom Cruise, Cobie Smulders (Avengers) est correcte en chef d’unité militaire et la jeune Danika Yarosh complète parfaitement le trio. La complicité entre les trois protagonistes est notable et plutôt agréable à observer, bien que Danika Yarosh desserve manifestement la maturité de l’intrigue.  

Même si « Jack Reacher : Never Go Back » n’est pas une purge cinématographique, il s’agit tout de même d’une suite donc le public aurait pu se passer. Les spectateurs désireux de se vider complètement la tête pour 1h45 seront satisfaits, les autres peuvent d’ores et déjà passer leur tour.