OCTOBRRR – Critique « Le bon apôtre » (Netflix) : secte démoniaque et gore à souhait

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Ce mois-ci, la rédaction JustFocus vous trouve votre film d’Halloween : Netflix s’offre à l’occasion de la fête de toutes les horreurs un film parfaitement dans le thème. Le bon apôtre de Gareth Evans (le réalisateur de la trilogie The Raid, ou du récent The Night Comes for Us) s’impose comme le moment fort de ce mois d’octobre sur Netflix : secte démoniaque, déesse emprisonnée et outils de torture en tout genre sont au rendez-vous dans ce joyeux mélange sanglant et morbide, qui saura ravir les fans du genre.

Sans autre forme d’introduction, Le bon apôtre nous place ses personnages dans un univers bien sombre : Thomas Richardson (Dan Stevens), un vagabond ressorti de nul part, part à la recherche de sa soeur, enlevé par une secte en échange d’une rançon. Il va donc s’infiltrer sur une île plus que mystérieuse, et se faire passer pour l’un des membres de cette secte qui révèle rapidement ses pratiques plus que douteuses. Après une infiltration facile, qui fonctionne miraculeusement tant l’air suspect de Thomas est visible de bout en bout, ce dernier découvre les profondeurs macabres de cette île et se perd dans ses sinistres dédales. 

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A l’horreur vient se rajouter peu à peu une dimension fantastique qui embrume toujours plus un scénario assez obscur, en apportant toujours plus de questions auxquelles nous devrons nous faire nos propres réponses. Les situations s’enchaînent irrémédiablement, dans une chute vers les enfers malheureusement peu crédible, et qui peine à nous emporter ; peut-être la faute à ce personnage principal trop peu charismatique, qui semble tellement crispé dans son expression qu’il en devient risible. Thomas ne semble traversé que par deux sentiments différents, le froncé de sourcil grave et sérieux, et les yeux écarquillés par la peur ; une direction d’acteurs assez mauvaise, qui se retrouve malheureusement dans la plupart des personnages (excepté peut-être chez Michael Sheen). Quant aux personnages féminins (incarnés par Lucy Boynton et Annes Elwy entre autres), ils résultent d’un sexisme cinématographique malheureusement trop commun dans ce genre de films, et n’apportent rien d’intéressant au film.

Le grand point fort du Bon apôtre, c’est une très belle photographie et une mise en scène audacieuse, qui malgré les faiblesses du scénario parvient à nous entraîner dans cet univers sanglant et morbide. Les sensations d’enfermement et les dimensions oniriques cauchemardesques parlent à nos émotions et à nos craintes les plus profondes, et le tout développe un imaginaire de l’horreur très visuel, qui fait du film un très bon moment pour Halloween. L’horreur se manifeste lentement, en prenant le temps de semer sur son passage la violence et la peur, pour faire éclore des anxiétés viscérales marquantes.

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Là où Le bon apôtre frappe fort, c’est bien dans son ambiance, dans l’historique de sa secte et surtout dans sa mise en scène prenante ; mais au fur et à mesure du déroulement de ses deux heures, le film de Gareth Evans perd sa force et son propos, délaissant trop d’aspects qui auraient pu donner au tout une identité beaucoup plus forte et aurait attiré un public plus large. Une réussite en demi-teinte donc, qui a tendance à tomber trop facilement dans une violence gratuite, et qui se détourne trop vite d’une idée originale mal exploitée. Un bon film pour votre soirée d’Halloween, mais sans plus.

Bande-annonce Le bon apôtre de Gareth Evans :