[critique] Les quatre fantastiques, réalisé par Josh Trank

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Josh Trank, le réalisateur du très apprécié « Chronicle » s’est attelé à rebooter « les quatre fantastiques. » Un projet dont l’utilité et la légitimité restent encore à prouver. Le réalisateur, après de nombreux déboires techniques, budgétaires, et des divergences avec le studio, a fini par boucler son long-métrage tout simplement baptisé « Les 4 fantastiques ». Un long-métrage complètement discrédité par les critiques, de telle sorte que même « Ghost Rider » s’en est sorti avec de meilleurs résultats. Mais alors, ce nouveau quatre fantastiques est-il aussi mauvais que prétendument affirmé ?

Josh Trank a déclaré prendre une autre direction et utiliser un nouveau ton pour relancer cette franchise. Une intervention plus sombre, plus dramatique, cherchant à mettre l’accent sur le scientifique plutôt que sur le fantastique. Un film qui prenait une direction différente des traditionnels blockbusters. Une mise en place lente, prenant son temps pour fouiller dans la genèse de l’équipe de supers-héros. Malheureusement, jamais la qualité n’apparaît et le film de Josh Trank finit enseveli sous un amas de défauts non négligeables.
Ce nouveau film sent terriblement le réchauffé. Un long métrage qui ne réinvente absolument rien. Les thèmes soulevés sont éculés depuis de nombreuses années et dans tous les blockbusters récents du marché. De la salvation de la planète terre en trouvant un nouveau monde, en passant par la puissance de l’unification, le respect de la famille, pour terminer par l’utilisation des pouvoirs à des fins militaires. Chacun de ces thèmes déjà maintes et fois utilisés sont en plus complètement délaissés, jamais réellement traités, superficiels à souhait. Des idées pourtant utiles, nécessaires pour transmettre des messages investis. Pourtant dans « Les quatre fantastiques », la finalité est gâchée par une réalisation ratée.

les FF

Ironiquement, le spectateur s’ennuie à mourir devant ce blockbuster. L’introduction est trop longue, la présentation des personnages maladroite, ces derniers ne sont pas développés, réduits à des caractères sans saveurs ni épaisseurs. Pourtant le casting était accrocheur. Cinq jeunes interprètes à l’avenir cinématographique vraisemblablement positif. Mais ces derniers ne sont malheureusement pas suffisamment bien dirigés et ne sont cantonnés qu’à sortir une série de dialogues terriblement navrants. Des conversations, des répliques écrites sans investissement et qui dépassent même la vacuité de l’écriture de « Les tortues ninja » dernier du nom. Parsemés de pitch moralisateurs et obsolètes, dépassés et même parfois gênants, ces dialogues atteignent le fin fond de la fadeur, et soporifiques, perdent à de nombreuses reprises un spectateur qui se demande pourquoi il s’inflige pareil navet.

Fatalis

Même si l’histoire reste la même, le scénario aurait pu offrir certains aboutissements agréables. Malheureusement les trop nombreuses facilités scénaristiques, les innombrables invraisemblances, et le manque de souci du détail font de « Les quatre fantastiques » un film raté en tout point. Josh Trank prend son spectateur pour un idiot à coup d’évasions insensées, d’intrusions trop faciles, de sauts dans le temps vains et rapides. Le scénario respire la paresse. Il transcende le vide. Le long métrage, film de super héros, aurait dû reposer une partie de sa réalisation sur des combats spectaculaires, visiblement ils n’ont pas reçu le bon cahier des charges. Les effets spéciaux à la limite du passable ne permettent pas aux combats de prendre un quelconque suspense, la moindre puissance ou un minimum d’héroïsme. On observe simplement des acteurs perdus sur un fond vert, matérialisés par de mauvais effets spéciaux, accomplir un combat sans le moindre intérêt, passible et ennuyeux. Seul le personnage de Fatalis aurait pu permettre de remonter la qualité du film, mais ce dernier apparaît trop tard pour être définitivement trop rapidement battu par les FF.

Un film d’une vacuité considérable, un ratage complet, une insulte totale à la création de Stan Lee. On en vient à regretter les deux précédentes adaptations, un comble.

Bande-annonce