Critique « Wallay » de Berni Goldblat : une fable tendre mais un peu faiblarde

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Le Champs-Elysées Film Festival continue de nous faire voyager. Avec Wallay, c’est au Burkina Faso que nous faisons escale. Wallay relate l’histoire de Ady, un jeune garçon irrespectueux à la limite de la délinquance. Pour lui apprendre le respect et à devenir un homme, son père décide de l’envoyer au Burkina Faso afin d’apprendre quelle est la vie là-bas. Ce que le jeune homme croyait être des vacances se transforment très rapidement en un parcours initiatique qui le mettra face à son mauvais comportement. Si la découverte d’un nouveau pays par le prisme du cinéma s’avère passionnante, Wallay flanche un petit peu en terme d’écriture.

 

Une histoire portée par les personnages secondaires

Ceci est assez paradoxal mais difficile à réfuter. Wallay est intéressant principalement pour l’écriture de ses personnages secondaires. Qui s’agisse de l’oncle, de la grand-mère ou du cousin, cette famille africaine est à la fois plus agréable à découvrir, mais aussi bien plus attachante. Non pas que le personnage d’Ady soit inintéressant. Mais il faut admettre que l’on en a rapidement fait le tour. Assez stéréotypé, il n’en reste pas moins attachant et nous attendons de savoir comment celui-ci va évoluer.

Wallay - 4

Si les personnages secondaires sont les plus intéressants, cela tient aussi au fait qu’ils nous sont présentés en parallèle d’une autre culture. Nous n’avons pas ici affaire à des personnages occidentaux, aux mœurs déjà connus et assimilés. Nous sommes face à l’Afrique des petites gens, dont le bonheur dépend de peu de choses malgré une vie de dure labeur. Ainsi, nous découvrons le mode de vie des habitants de ce village, tout en découvrant leur mentalité et la façon dont ils conçoivent les rapports humains. C’est donc pour ses personnages et leur caractère que Wallay vaut le détour.

 

Une écriture légèrement faiblarde 

Si l’histoire se suit avec plaisir, il faut bien admettre que celle-ci manque un petit peu de substance. Le premier problème tient notamment dans le développement psychologique de notre personnage principal. Si son parcours initiatique a de quoi éveiller notre curiosité, on remarque que parcours ne fait que commencer à la fin du film. Ady est renvoyé en France alors même qu’il commence à se comporter comme un jeune homme responsable. Bien évidemment cela est volontaire et implique que son parcours continuera en grandissant. Le film n’était que le début de son chemin. Malheureusement cela ne fonctionne pas vraiment.

Wallay

Cela ne fonctionne pas car nous savons qu’en retournant en France, il sera de nouveau soumis à de mauvaises influences. En outre, si Ady a commencé à apprendre le respect et la valeur de la famille, il est encore loin d’avoir compris quelles sont les valeurs que l’on a essayé de lui inculquer. Au passage, il serait aisé de soutenir qu’Ady a à peine changé de mentalité entre le début et la fin du film. Bref, nous sommes face à un parcours initiatique tendre et intéressant mais également face à une sensation d’inachevé un petit peu frustrante. 20 minutes de développement supplémentaires auraient été les bienvenues afin que l’on ressente un parcours initiatique un petit peu plus complet. 

Wallay est une agréable plongée au Burkina Faso, étayée par des personnages secondaires attachants et colorés. Il est cependant un petit peu triste que l’écriture soit aussi inégale et que le personnage principal soit peu attachant. Toutefois, l’originalité du décor et l’aperçu d’une nouvelle culture font de Wallay un film à découvrir.

 

Bande-annonce – Wallay