10 des meilleurs teen-movies offerts par le cinéma

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Depuis des décennies, le cinéma a fait de l’adolescence un sujet majeur : de n’importe quelle époque et de n’importe quel genre, ces films ont tous quelque chose à dire sur cette période de la vie éternellement explorable. Qu’ils soient horrifiques, comiques, fantastiques ou réalistes, cultes ou moins connus, nous vous proposons aujourd’hui une liste non-exhaustive des petites pépites qu’ils comprennent.

 

The Virgin Suicides, Sofia Coppola, 1999

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Coup d’essai coup de maître pour la fille de Francis Ford Coppola, qui adapte en 1999 le livre éponyme de Jeffrey Eugenides, racontant l’histoire des cinq sœurs Lisbon (dont Kirsten Dunst interprète la meneuse), adolescentes à la beauté diaphane dont s’éprennent une bande de garçons curieux. The Virgin Suicides s’impose ultimement comme une ode au mal-être existentiel (et adolescent), à travers une atmosphère lancinante et presque apathique, d’une lenteur contemplative à fleur de peau, dont on se remémore une esthétique quasi-impressionniste, une BO planante signée Air, et un final paroxystique funeste.

Elephant, Gus Van Sant, 2003

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Dans la même veine que le film cité plus haut, Gus Van Sant réalise Elephant, OVNI qui lui vaudra la Palme d’Or au Festival de Cannes de 2003. Inspiré par la fusillade de Columbine, survenue quatre ans avant la sortie du film et menée par deux adolescents dans leur école, Gus Van Sant fait du chef-d’œuvre de sa carrière une sorte d’assemblage de divers plan-séquences narrant l’histoire personnelle de divers élèves avant et pendant un massacre de masse dans leur lycée. Résultat : une œuvre minimaliste captant les névroses adolescentes avec une justesse inouïe et rarement atteinte, au travers de portraits intimistes tous unis par un même drame, et un tableau mouvant visuellement maîtrisé de bout en bout.

The Breakfast Club, John Hughes, 1985

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Aux Etats-Unis, le teen-movie par excellence demeure encore, trente ans après sa sortie, The Breakfast Club, objet culte de la culture pop et chef-d’œuvre du père du teen-movie des années 80, John Hughes, dont la majorité de la filmographie s’est concentrée sur la jeunesse américaine des eighties (son autre film le plus connu étant La folle journée de Ferris Bueller). Ici, il use des topos du genre pour mieux les renverser. Les cinq personnages de son huis-clos lycéens – prenant place un samedi matin lors d’une retenue – correspondent tous à des personnages types : la reine de promo, le sportif, le rebelle, l’intello et la marginale. Rapidement, ces codes inhérents au high school movie se voient renversés, chacun apprenant à connaître les autres par-delà les préjugés tandis que les masques se défont.

Bully, Larry Clark, 2001

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Larry Clark est sans conteste l’un des réalisateurs américains les plus controversés des ces vingt dernières années : on adore ou on déteste, son implacable réalisme et son impudeur systématique, et notamment ses scènes de sexe crues et sans tabous, au travers desquelles il observe le corps adolescent comme personne ne l’avait osé jusque-là. Issu de la photographie, Larry Clark réalise notamment Kids, sorti en 1995, film d’une grande violence narrant la traversée (sexuelle) de New-York par un adolescent porteur du SIDA sans le savoir. Bully, sorti six ans plus tard, est un bon moyen d’aborder son cinéma, pas toujours évident mais d’une nécessité qui semble absolue : l’histoire d’une bande de jeunes en Floride, déphasés et cherchant à se débarrasser de l’un d’entre eux, brute martyrisant son meilleur ami. Larry Clark, ou comment montrer l’adolescence par le prisme d’une vision brutale et troublante, mais ayant le mérite d’être bien réelle.

Créatures Célestes, Peter Jackson, 1994

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Avant de revisiter Le Seigneur des anneaux, Peter Jackson réalise quelques films de séries B à l’imagerie horrifique gore et extravagante, qu’illustre parfaitement Créatures Célestes par sa mise en scène hyperbolique et ses reconstitutions fantastiques old school, se porter garant. Inspiré par un fait divers survenu en Nouvelle-Zélande dans les années 50, le film raconte l’histoire de Juliet et Pauline (Kate Winslet et Melanie Lynskey dans l’un de leur tout premier rôle au cinéma), deux adolescentes dont la relation fusionnelle et passionnée les retranchent dans un univers imaginaire prenant peu à peu le pas sur la réalité, et les poussent à commettre l’irréparable : la grande force du film demeure sa capacité à explorer le mal-être adolescent par une intrigue quasi-fantasmagorique, où les personnages préfèrent se terrer dans un monde irréel plutôt que de se confronter à l’oppression suscitée par une société rétrograde, entrave à leur liberté sentimentale et artistique.

Ghost World, Terry Zwigoff, 2002

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Adaptation d’un comic du même nom signé Daniel Clowes, Ghost World suit deux meilleures amies tout juste sorties du lycée, et dénigrant impitoyablement le monde qui les entoure : proche de Daria, le personnage principal, Enid, est une misanthrope et marginale assumée et indécise quant à son avenir, errant dans les rues de sa petite ville natale sans jamais réellement y trouver sa place. Le film détonne dans l’univers du teen-movie, en ce qu’il se place du côté d’une jeune fille solitaire et inadaptée qui se coupe volontairement de la société pour mieux la critiquer. Une pépite de bonheur et d’humour rafraîchissante et touchante, qui rappellent ces moments délicats et incertains de l’adolescence où l’on avait pas encore trouvé sa place.

Juno, Jason Reitman, 2008

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Ah Juno, ou le meilleur rôle d’Ellen Page à ce jour, qui brille d’une verve grinçante et parfaitement calibrée dans cette comédie indie décalée. Le film vaut le détour pour son personnage principal, petit bout de femme espiègle et maligne, dont l’humour ravageur conquiert immédiatement les cœurs et dont les répliques cinglantes restent en tête : adolescente de 16 ans tombant malencontreusement enceinte et décidant de se lancer dans la recherche des parfaits parents adoptifs. Sans être moralisateur, Juno est une petite perle d’humour qui fait du bien en cas de blues, et dont le personnage s’impose comme une figure culte des ados du cinéma des années 2000.

Donnie Darko, Richard Kelly, 2001

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Véritable objet de culte à sa sortie, Donnie Darko est un film étrange, oscillant entre l’onirisme métaphysique de David Lynch façon Mulholland Drive et la représentation d’un mal-être adolescent digne d’un Virgin Suicides. Des histoires de voyage temporels, des phénomènes inexpliqués faisant valser le film entre horreur et fantastique, et un personnage central schizophrène et brillant : Donnie Darko hante encore longtemps après le générique de fin, dessinant une tragédie adolescente bouleversante dans ses derniers retranchements.

Thirteen, Catherine Hardwicke, 2003

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Façon Larry Clark, ou presque, Catherine Hardwicke co-écrit le film avec Nikki Reed, qui s’inspire ici de son vécu : la descente aux enfers d’une adolescente de treize ans, Tracy, (Evan Rachel Wood, épatante) tombant dans une déchéance physique et psychologique terrifiante suite à sa rencontre avec Evy (Nikki Reed). Thirteen est une claque, tant les figures adolescentes qui peuplent son film crèvent l’écran et parviennent à rendre juste une histoire somme toute extrême. Certaines séquences, à la violence sous-jacente, restent en mémoire en ce qu’elles signifient les pires moments traversés à cet âge de crise.

Fucking Amal, Lukas Moodysson, 1998

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Film suédois peu connu, Fucking Amal (Amal étant la bourgade dans laquelle se déroule l’intrigue) est pourtant une véritable réussite : Agnes est amourachée d’Elin, une fille de son lycée à qui elle n’ose adresser la parole. De ce postulat découle une suite de séquences d’une authenticité admirable, chroniques adolescentes touchantes et réalistes, entre ennui latent et tentatives d’escapades avortées, se concluant sur une touche positive et pleine d’espoir : l’on finit toujours par rompre la monotonie du quotidien, si tant est qu’on se laisse tenter.