[Review] Macao, un polar plein aux as

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Un journaliste plongé dans l'enfer des casinos

Léon Chung, journaliste à la carrière bloquée est contacté par un magnat des casinos pour rédiger sa biographie car il souhaite se lancer en politique. Léon Chung pénètre alors l’univers d’un immeuble-casino, le Crown of Macao, mais aussi les sombres machinations de ce milieu. Cette BD est publiée chez Glénat.

Le début d’une nouvelle série

Il s’agit du premier volume d’une nouvelle série dont le scénario est de Willy Duraffourq et Philippe Thirault (Le Signe, Rimbaud), les dessins de Federico Nardo (Le Vent des Khazars, Lépante, Un loup est un loup) et les couleurs d’Aretha Battitstutta. Macao dans ses première pages apparaît comme un récit familial autour de deux frères et de leur père alcoolique mais tout bascule en entrant dans le Crown of Macao. Léon, loin d’être naïf, accepte ce marché douteux avec le patron du Crown pour sauver son père de la déchéance.

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Un journaliste plongé dans l’enfer des casinos

Un lieu unique

Ce qui frappe d’emblée c’est le lieu où se passe l’action avec, tout d’abord, la toute petite île de Macao située en face du géant chinois. Le récit est un prétexte parfait pour raconter ce morceau étrange de Chine récupéré il y a peu au Portugal. Disposant d’une autonomie assez grande, cette île semble gangrénée par les Triades, la pègre chinoise. Le journaliste chargé de permettre l’accession au Kwan au pouvoir local est ce passeur qui aide à comprendre le passé de l’île. Par la biographie du directeur du casino, Kwan Tao, le lecteur pénètre dans cet île lisse en façade mais bien plus sombre en réalité. On ressent ici clairement l’influence de Willy Duraffourq qui a été le correspondant du Petit Journal en Chine

Plus encore que Macao, c’est le gratte-ciel où se déroule l’essentiel de l’action qui interpelle. Ce lieu de plaisir intrigant est totalement méconnu du lecteur occidental mis à part quelques photos de la piscine au sommet. Ce polar exotique est une porte vers la géographie et l’histoire très intéressante de la cité. L’histoire vaut plus pour le lieu que les personnages qui semblent pour l’instant assez univoques. Les personnages féminins ont peu de place dans l’avancement du récit. Les volumes suivants permettront sans doute de découvrir des facettes plus complexes de Léon Chung et Kwan Tao. Ce récit se termine par une légère surprise qui donne envie d’en savoir plus.

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Un patron trouble

Un style de dessin classique

Les dessins classiques de Federico Nardo permettent de découvrir avec plaisir des paysages urbains dépaysants ainsi qu’un casino aux pièces très surprenantes. Il fait ce travail à partir de photos pour les paysages qui mériteraient d’être mieux mis en avant. Nardo arrive à bien caractériser les visages et les corps des différents protagonistes de ce drame. Il organise une mise en page plus complexe en particulier pour les souvenirs de Kwan. Ces belles pages sortent d’un ensemble parfois figé. Dans ces cases de souvenir, la coloriste Battistutta utilise un camaïeu de marrons bienvenu.

Au final, Macao lance une saga intéressante car elle traite d’un milieu méconnu. Le récit avance sur de bons rails mais sans beaucoup de surprises pour l’instant. La suite nous dira si le lecteur sera plus bousculé. En effet, des mystères affleurent dans la famille de Léon Chung et on espère que la suite éclairera ces zones d’ombres.