[Review] Love is Love : des artistes au service de la tolérance

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Le 12 juin 2016, un assaillant massacre 49 personnes dans une boîte de nuit gay à Orlando en Floride. Choqué, Marc Andreyko décide avec IDW Publishing de rassembler différents auteurs de comics pour rendre hommage aux victimes. C’est Bliss Comics qui édite ce livre en français dont vous pouvez lire un aperçu sur leur site. Cependant, derrière l’acte caritatif, que vaut ce livre ?

 

Une mosaïque de BD

COUV Digital loveislove Page 1 [Review] Love is Love : des artistes au service de la tolérance

Il ne faut pas s’attendre à une seule histoire, une série ou même une œuvre commune de plusieurs artistes, mais plutôt à un exercice de style. Chaque scénariste ou dessinateur s’empare de cet événement sur une ou deux pages. Plusieurs artistes choisissent de montrer leur émotion (Joshua Hale Fialkov & Gabriel Bautista), d’autres de dévoiler un pan méconnu de l’histoire d’Harley Queen (Paul Dini & Bill Morrison), de raconter une histoire contre l’homophobie (Teddy Tenenbaum & Mike Huddleston) ou une ode à la tolérance et à l’amour (Joe Kelly & Victor Santos). Chaque histoire est entrecoupée d’illustrations comme celle de Rafael Albuquerque.

On se retrouve devant un kaléidoscope d’images et d’histoires mais surtout d’émotions qui font réfléchir ou touchent. Forcément, le résultat est inégal. On trouve du très bon comme le récit très touchant de Joe Kelly. Il y a aussi du moins bien comme Jeff Ensen qui attend l’aide de Dieu. L’ensemble est cependant de grande qualité. Ce ne sont pas des histoires forcément militantes mais des réactions d’artistes à un crime de masse. Les histoires ne passent pas à côté des motifs racistes et homophobes de l’acte ou de la violence. On y apprend aussi comment des américains peuvent réagir face à ces crimes de masse hélas très nombreux. Cependant, peu de récits sont frontalement violents comme si le choc rendait le gore impossible à utiliser.

 

Une édition de qualité

Bliss Comics se met au diapason du sujet. En effet, l’ensemble des bénéfices est reversé à des associations américaines et françaises de lutte contre l’homophobie. Loin de se contenter de traduire le livre américain, l’éditeur français fait appel à des auteurs français (Paul Renaud, Phil Briones, J.L. Mast, Marguerite sauvage ou Vincent Dedienne) pour créer une édition originale. La traduction est irréprochable et l’édition de qualité avec un papier brillant très agréable. Comme toujours avec cet éditeur de Valiant en France dont nous avions critiqué la série Faith, la qualité est au rendez-vous et le respect du lecteur avec un prix plus qu’honorable.

Dans un monde où l’homophobie est encore présente, ce sujet sensible est le plus souvent bien traité. Comme l’écrit la réalisatrice du film Wonder Woman, ces récits réussissent à « transformer la noirceur en lumière à travers l’art ».