Critique « Les Noctambules » : de l’autre côté du bar

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Pauline, barmaid à Paris, raconte son travail de nuit dans le livre Les Noctambules, de l’autre côté du bar édité par Delcourt au mois de mars. Risque-t-on la gueule de bois en fermant la dernière page ?

Une biographie de la nuit

Pauline Perrolet vient d’être engagée dans un bar de nuit à Panam et ce livre est la trace de ses premières expériences. Cette chronique de la nuit est racontée par une survivante sans regrets. Plutôt qu’une histoire, Pauline organise un patchwork de souvenirs regroupés en plusieurs chapitres thématiques – débuts, clients, copains et emmerdes, le monde du jour…

Dans ce quatrième livre, la dessinatrice décrit la faune nocturne et choisit donc de transformer les êtres humains en animaux. Le dessin semble fait très vite. Ces croquis plus qu’un dessin fini, correspondent au thème comme si Pauline dessinait des impressions sur le vif dans un coin du bar.

 

La fête mais pas que…

 

Des clients en fin de soirée...

 

On sort de l’unique relation entre la barmaid et ses clients mais l’autrice nous montre l’envers du bar derrière le comptoir et l’ensemble de ce milieu. Le lecteur en apprend pas mal sur l’équipe des barmen, sur les videurs brutaux ou protecteurs. Pour certaines anecdotes, on se retrouve avec un guide pratique : comment rentrer dans un bar ? Comment survivre comme barman ?

On sourit souvent mais pas seulement. Selon les anecdotes, les émotions sont diverses : on rit de ses collègues ou des clients ou de Pauline, on est dégoûté de certaines remarques, on a peur qu’elle finisse mal. Comparé à des danseurs, elle montre la beauté et la difficulté physique du métier comme la très drôle transformation de sa voix en fin de service.

Pauline valide des clichés comme des clients relous, des videurs désagréables ou le sexe avec clients… Elle est d’une très grande honnêteté car elle ne cache pas les difficultés de son choix de vie : le manque de sommeil, la difficulté de garder des contacts avec la famille tout en s’éclatant à fond, mais aussi l’alcool et la drogue. Ayant trouvé l’amour, elle décide en fin de livre de changer de vie et c’est donc un bilan après départ

L’édition se met au niveau de l’histoire avec une couverture très fun et brillante. On trouve d’ailleurs une photo d’époque marrante de la dessinatrice au travail dans le bar à la fin.

Derrière le comptoir

En fermant le livre, on est positivement ravi. C’est une complète virée nocturne que nous offre Pauline avec des montées euphoriques, des passages absurdes et une fin de soirée parfois compliquée pour ensuite changer de vie.