Critique « Marsupilami : Monsieur Xing Yùn » ou comment faire cesser la malchance ?

0
807

Le célèbre animal créé par Franquin dans les pages de Spirou et Fantasio, revient avec un scénario Stephan Colman et des dessins par Batem. Le tome 31 est sorti le 24 avril chez Marsu Productions. Cette maison d’édition avait été créée par Franquin pour rester propriétaire du personnage.

 

Pas de bol

Monsieur Xing Yùn vivant en Chine est l’homme le plus malchanceux du monde. Cherchant par tous les moyens à se débarrasser de cette plaie, il découvre que les poils du Marsupilami permettraient de détourner le mauvais œil. Il décide alors de partir en Palombie pour trouver cet animal mystérieux et lui voler une touffe de poil. La malchance du pauvre Xing Yùn fait l’objet de nombreuses pages où le lecteur sourit de tous les accidents – sans gravité – qui lui tombent littéralement dessus. C’est amusant mais parfois un peu lourd comme le passage du monastère Bruce Lee.

Un personnage mythique de la BD

Une tribu de marsupilamis

Il est toujours intéressant de se demander comment le scénariste va utiliser un personnage qui ne parle pas. Ici, Colman choisit l’option de la parodie d’un documentaire animalier. Depuis le tome précédent, on a découvert qu’il y avait plusieurs espèces de marsupilamis selon le lieu de vie en Palombie. Tous les marsupilamis de différentes régions se retrouvent pour une naissance. Colman en profite ici pour approfondir les particularités de chaque espèce comme la redoutable production de gaz méthane du Marsu-taupe qui fera rire les plus jeunes. Les habitudes de vie sont présentées de manière espiègle avec des termes espagnols inventés : « muchos castagnèros ». Il est simplement dommage de le répéter une seconde fois. L’ainé de la tribu pense être proche de la fin et le scénariste imagine alors tout un cérémonial.

Des indigènes décalés

On découvre également les tribus des peuples indigènes de Palombie qui ont dû cohabiter tous ensemble dans un épisode précédent. Certains ont des portables dans les cheveux alors que d’autres parlent en verlan – ilhétrohouf, hém’déhèrh. Ces différentes histoires sont dessinées par Batem. Il a un style typique du dessin d’humour avec des formes rondes pour les corps et les visages et des couleurs vives. Un croquis de la jungle en fin de volume montre son travail. Il réalise un dessin agréable mais la magie de Franquin manque. Cependant, il réalise des images assez drôles comme un doigt sur une carte qui devient progressivement un immense doigt dans la jungle.

Toutes un tribu de Marsupilami

Colman choisit de raconter trois histoires dans un seul volume de 52 pages sans beaucoup de lien – un chinois malchanceux, des conflits ethniques dans le village, différents marsupilamis et un décès raté. Ce nouveau volume poursuit la longue histoire de la création de Franquin en élargissant peu à peu l’univers de l’animal palombien. Ce récit plaira sans doute aux enfants.