[Critique] Cyberwar 1 de Denys & Daniel Pecqueur, éteignez vos portables !

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Les actions de Trump, Poutine ou Kim Jong-un inquiètent mais et si le danger était plus virtuel ? C’est ce que vous propose de découvrir le premier tome de Cyberwar chez Delcourt.

Oubliez les tornades, la plus grande catastrophe c’est Internet

La veille de Thanksgiving, les États-Unis sont frappés par une cyberattaque qui touche tous les réseaux. Les systèmes téléphoniques, bancaires, d’alimentation d’électricité sont à l’arrêt. La première puissance mondiale est coupée du monde et les dirigeants ne savent pas comment réagir. Cyberwar est un exercice de style : que se passerait-il si un virus informatique touchait tout un pays ? A certains moments, le lecteur a l’impression de lire un article de journal expliquant les ravages causés par une simple ligne de code.

Des terroristes encore inconnus

Un pays plongé dans l’anarchie

Loin de rester dans les frontières, le récit montre aussi une montée des tensions avec la Corée du Nord et un effondrement mondial des échanges bancaires. Les pages alternent l’étude des effets de l’attaque, la réaction du cabinet de crise et l’action pour retrouver les coupables. La BD – à l’image d’un film catastrophe – multiplie les scènes impressionnantes : embouteillages monstres, magasins assiégés, collision dans l’espace… On ne sait pas encore qui est responsable mais des pistes apparaissent avec des terroristes américains. Est-ce si simple ?

Certains en profitent et d'autres résistent

Des personnages face au danger

Cyberwar est un roman graphique chorale autour de quelques personnages – les hommes de pouvoir comme le Président des États-Unis, un truand blond et son amie Lily, une femme cosmonaute noire en Russie qui veut rejoindre ses enfants… Jack – une petite frappe – reçoit une clé USB en dépouillant un homme. Le mourant lui ordonne de la donner au Président mais il préfère piller les magasins sans alarme. Cette multiplication des personnages permet de voir la diversité des effets de l’attaque. Cependant, on n’a pas le temps de s’attarder sur un individu et donc les personnages manquent de relief. On peut cependant regretter une vision un peu manichéenne du genre où les femmes sont victimes – de viol – et les hommes dominent. Le second tome permettra peut-être d’avoir une image différente du récit.

Daniel Pecqueur, scénariste reconnu d’Artica ou de Golden City, et Denys nous offrent un polar numérique prenant, centré sur les effets de l’attaque et la recherche des responsables. Quelles révélations nous offrira le second tome ?