Death Sentence, un comic-book sous acides!

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Quel point commun y a-t-il entre une rock-star junkie, une infographiste et un humoriste façon Bigard mais bien habillé? Le virus G+. Une fois contracté, il ne vous reste plus que six mois à vivre. Aucun remède, aucune trithérapie, aucune guérison miraculeuse, juste six mois de vie. Seul point positif : il décuple vos forces physique et mentale. Vous pouvez exploser le record de saut en hauteur ou comprendre la théorie de la relativité d’Einstein sans des années d’études supérieurs. En plus, vous pouvez développer des pouvoirs comme celui de voler, phaser ou même contrôler les personnes qui vous entourent.

Death Sentence est un comic de super-héros mais sans cape, sans collant et sans slip par dessus. On pourrait presque dire sans héroïsme (mais avec de l’héroïne) tout ça dans une Angleterre aux couleurs « Sex, Drugs and Rock n’ Roll ». Le petit panneau rouge en quatrième de couverture précise quand même « pour public averti ». Il est vrai que les quelques scènes d’orgies et les deux-trois têtes qui explosent pourraient choquer ceux qui ne sont pas prévenus. Voilà, je vous préviens. Maintenant que vous l’êtes, il n’y a aucune raison d’être outré ou choqué.

planche delcourt Death Sentence, un comic-book sous acides!
© Editions Delcourt

Une différence par rapport à la plupart des comics est que celui-ci se déroule en territoire britannique, qu’il est scénarisé par un Anglais, qu’il est agrémenté d’humour anglais et de vrais morceaux de tea time dedans. Il est plaisant de voir des héros qui ne sont pas des nouveaux messies bien au contraire, et de voir en toile de fond, Buckingham Palace plutôt que la Maison Blanche.

Montynero gère magnifiquement bien un comic d’encapé aux couleurs nouvelles. Dans la préface il dit avoir mis ses tripes et son cœur dans ce roman graphique, et ça se voit. Il arrive à susciter chez le lecteur une addiction à son histoire. Le scénario tient la route, les personnages sont développés et la fin n’est pas capillotractée.

Mike Dowling, qui est au dessin et aux couleurs, arrive à faire vivre les personnages de Monty Nero. Son coup de crayon colle parfaitement à l’histoire. On a la sensation que ses dessins ont été encrés manuellement. Sur certaine planches il utilise sa palette chromatique comme si il était sous LSD et le résultat est impressionnant.

Le seul bémol est que cela manque de twist. On ne demande évidemment pas que ce soit du « Game of thrones », ça serait too much. Cela manque juste de moment où l’on se dit en tournant la page « oh mon Dieu, je n’y crois pas ! »

En conclusion, achetez-le, empruntez-le, volez-le, mangez-le, possédez-le !

Note: Mention spéciale à Delcourt qui diversifie son line-up avec des comics originaux.