Marqués ou les tatouages puissants

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La présence de la magie dans WandaVision vous a intrigué ? Que diriez-vous de suivre une sororité de magicienne tatouées ? Delcourt comics vous propose de rejoindre le cercle magique des Marqués.

La magie à fleur de peau

Un incendie dévore les pièces d’un appartement alors qu’une femme aux pupilles noires avec un tatouage de phénix en feu est à genoux. Voici les premières pages intrigantes de Marqués, la nouvelle sortie de Delcourt comics. Cette jeune femme est une artiste qui vient d’être choisie pour faire partie des Marqués. Ce groupe a recours à une magie très charnelle : des tatouages magiques ou glyphes révèlent les talents sous-jacents de chacun(e). Chaque nouveau dessin sur le corps apporte un pouvoir. Le récit peut aussi être réaliste car la richesse du groupe vient d’alliés qui manipulent les probabilités boursières.

Marqués chez Delcourt

Le lecteur est tout d’abord envoûté par le dessin très réaliste de Brian Haberlin. Alors que la peau et les tatouages sont au cœur de l’intrigue, il réussit à proposer des matières denses et très variés par la colorisation numérique. La mise en page sert efficacement le récit. Une attention particulière a été apportée aux tenues des personnages qui semblent sortir de magazines de mode. Cependant, cette perfection dessert parfois le récit lors des combats par exemple. Les couleurs très variées sont aussi justes dans des ambiances nocturnes ou en plein jour.

Un récit de femmes

Marqué suit une société secrète de magiciennes qui protègent les humains des ténèbres. Toujours cachées, elles sont pourtant toujours intervenues à des moments clés de l’histoire. Dans leur antre, le célèbre Homme de Vitruve est une femme. Les membres représentent différentes figures de la magie – Kismet et Dahlia sont deux chamans américaines indigènes – ou de la culture geek – Liza est une ado insouciante, presque fan de K-pop. Cette dernière est une avant-gardiste qui modernise la magie par des tatouages de circuits imprimés.

De plus, même si les marqués sont une société mixte, les opposants sont surtout des hommes. L’armée américaine monte en effet le projet Stargate. Ils recrutent des sorcières dans le but de comprendre le paranormal et de l’utiliser pour tuer. Le général en charge de ce groupe n’a aucun respect pour la vie humaine et va jusqu’à utiliser ses propres soldats comme cobaye. Ce projet gouvernemental est lié à des nazis dont la science est réutilisée. On sent alors l’inspiration d’Hellboy. Hélas, le scénario ne fait pas de lien avec l’actualité du populisme d’extrême-droite.

David Hine et Brian Haberlin sont pourtant loin d’être manichéens car la jalousie entre filles fissure les Marqués. Les expérimentations de Liza sont rejetées par des magiciennes plus expérimentées car la technologie rend la magie instable et dangereuse. La situation devient plus critique par les interventions étrangères de l’armée puis d’une police de sorcières. Face à cette menace inédite depuis 1945, la directrice bat le rappel des Marqués et le dernier épisode se conclut par une bataille épique en groupe, en famille.

Marqués de Haberlin et Hine

Un récit sur l’art

C’est parce que la dessinatrice Saskia a vu le sens caché d’une image sur un prospectus distribué dans un bar qu’elle a été recrutée par les Marqués. Inspirée, elle voit le phénix dissimulé derrière un portrait de femme. Ce talent artistique lui permet d’entrer dans ce qu’elle croit être une école de dessin. Plus loin dans le récit, un don magique lui permet de voir derrière les portes, les vêtements et même à l’autre bout des États-Unis. Le scénariste David Hine rend d’ailleurs hommage à d’illustres artistes. Le portier des Marqués s’appelle Lovecraft et ressemble au majordome de la famille Adams. Plus loin, on peut repérer des clins d’œil à Indiana Jones et Stargate.

Marqués est une plongée dans une perception originale de l’occultisme alors qu’un covent est menacé. Féministe et tatoué, ce récit derrière des couleurs sombres est en réalité positif. Il valorise la solidarité car le rejet pousse à prendre les mauvaises décisions et à ignorer les règles élémentaires. Ce premier tome peut se lire en un tome même si la suite arrive.

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