« Poussin et Dieu » au Musée du Louvre

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Poussin, Moïse foulant aux pieds la couronne de Pharaon (vers 1645)

C’est à l’occasion du 350ème anniversaire de la mort de Nicolas Poussin que le Louvre nous présente une exposition autour du sacré dans l’oeuvre du maître classique. Poussin et Dieu donne à voir, jusqu’au 29 juin, la nature particulière des peintures religieuses de Poussin.

 

Nicolas Poussin est l’un des plus grands noms de la peinture française. Sa carrière se déroule pourtant principalement en Italie, où il s’installe en 1624. Et bien que rappelé en France par Richelieu en tant que Premier peintre de Louis XIII, il retourne à Rome en 1642, lassé des intrigues de la vie de cour. Il faut comprendre par ces dates que Poussin s’incrit dans une époque marquée par la présence du catholicisme. La religion a une présence remarquable dans la société. Cela se remarque dans l’oeuvre du peintre, qui ne se contentera pas cependant de déployer un art purement chétien. Ainsi, Poussin suit une ligne plus personnelle, ce qui rend sa peinture d’autant plus saisissante.

Une crainte nous prend sans doute à l’entrée dans l’exposition: est-ce que je pourrais comprendre les tableaux si je ne connais pas, ou pas assez, les textes sacrés? Inquiétude que l’exposition dissipe très bien en proposant, pour la majorité des tableaux, une description plus ou moins détaillée de la toile comme de son sujet. Ainsi, il est plus simple de circuler dans l’oeuvre de Poussin, composée principalement de sujets sacrés et mythologiques. C’est alors avec plaisir que l’on se met à parcourir le cheminement des tableaux.

Poussin, Moïse foulant aux pieds la couronne de Pharaon (vers 1645)
Poussin, Moïse foulant aux pieds la couronne de Pharaon (vers 1645)

Mais Poussin était-il réellement chrétien? Car finalement la question se pose, sa religiosité a été pendant longtemps contestée. Poussin ne serait-il pas un peintre du spirituel, dans un sens plus philosophique que religieux? Et ces paysages, qui se multiplient à la fin de sa vie, sont d’autant plus mystérieux. La nature devient un miroir de l’ordre du monde et de la fragilité de l’homme. Alors, peintre chrétien? Il était le seul à le savoir.

Et Poussin c’est cela, on ne peut pas le classer simplement. Peintre chrétien? Peut-être. Il participe au mouvement de réforme catholique du Concile de Trente? Oui, mais il est à part. Peintre de la ligne? Et pourtant des couleurs éclatantes. Car s’il est envisageable de rester froid face à ses compositions qui restent linéaires, on ne peut pas être insensible à ce bleu vibrant, ce rouge éclatant qui viennent donner vie à la toile.

 

Voilà, 350 ans de sa mort et nous n’en avons toujours pas fini avec Poussin. À découvrir et redécouvrir au Louvre jusqu’au 29 juin.